La lourde condamnation du journaliste Khaled Drareni à trois ans de prison ferme continue de susciter les réactions d'indignation et les sentiments d'injustice chez les journalistes, les partis politiques et les organisations de la société civile. Le Collectif de la société civile pour une transition démocratique et pacifique a dénoncé, hier mardi, dans un communiqué, «une condamnation injuste » du journaliste qui n'a fait qu'exercer son métier et ses droits constitutionnels de citoyen. Ce collectif, qui regroupe plusieurs associations et organisations de la société civile, a exprimé sa consternation et sa révolte « face à cette décision qui bafoue les règles et les principes les plus élémentaires d'un Etat de droit». «Nous réaffirmons notre pleine solidarité́ avec Khaled Drareni et exigeons sa réhabilitation et sa libération immédiates», souligne le collectif. L'association Rassemblement, action et jeunesse (RAJ) a estimé, quant à elle, que «la justice a, encore une fois, sévi contre le droit à l'expression libre et contre la parole libre», déplorant «de lourdes peines injustes et condamnables» à l'encontre de Khaled Drareni, Samir Belarbi et Slimane Hamitouche. «Par ses agissements, le pouvoir met en veille la justice et instrumentalise davantage le système judiciaire pour museler et intimider les militants.es, acteurs et dynamiques de la société́ et pour criminaliser la liberté́ de la presse et d'expression. Il vise à faire taire toutes les voix libres et réduire au silence le droit à la libre information et à la liberté́ de la presse et d'expression», poursuit RAJ dans son communiqué, exigeant la libération de tous les détenus du Hirak. Le FFS a condamné « les verdicts de la honte» soulignant que l'appareil judiciaire «vient de prononcer des sentences démesurées et arbitraires contre le journaliste Khaled Drareni et les deux militants Samir Belarbi et Samir Hamitouche». «En prononçant ces verdicts outranciers et injustifiables, vu les charges infondées retenues contre les mis en cause, c'est un nouveau cap de répression et d'atteinte aux droits de l'homme qui vient d'être franchi sans état d'âme et sans scrupules », soutient le FFS dans un communiqué signé par Hakim Belahcel, coordinateur de l'instance présidentielle. Il estime que cette entreprise graduelle et savamment orchestrée qui s'applique à reproduire les pratiques despotiques dénoncées et combattues par la révolution populaire du 22 février ne fera qu'exacerber la crise multiforme dans le pays. Le FFS a dénoncé «avec une extrême virulence ces verdicts irresponsables comme nous contestons la criminalisation de l'acte politique et le musellement des voies libres et autonomes». De son côté, le Parti des travailleurs (PT), à travers le secrétariat permanent du bureau politique, dit partager «l'indignation, l'émoi et la consternation qui ont frappé la corporation des journalistes» et des Algériens attachés à la démocratie, suite à l'incompréhensible condamnation arbitraire à l'encontre du journaliste Khaled Drareni. Karim A.