Le journaliste Khaled Drareni a été condamné lundi par le Tribunal de Sidi M'hamed d'Alger à trois (3) ans de prison ferme tandis que les activistes Samir Belarbi et Slimane Hamitouche ont écopé de 2 ans d'emprisonnement dont 4 mois fermes pour "atteinte à l'unité nationale" et "incitation à un rassemblement non armé". Khaled Drarni a été également condamné à verser une amende de 50 000 DA. Le Procureur de la République près le Tribunal de Sidi M'hamed avait requis, le 3 août dernier, une peine de quatre (4) années de prison ferme à l'encontre des trois accusés. Il avait également requis une amende de 100.000 DA à l'encontre de chacun des trois accusés avec une déchéance des droits civiques pour une durée de 4 ans. Le procès s'est déroulé par visioconférence. Le journaliste Drareni était sous mandat de dépôt à la prison de Koléa (wilaya de Tipasa) tandis que les autres accusés, en l'occurrence Samir Belarbi et Hamitouche, étaient sous contrôle judiciaire. Ces condamnations du tribunal de Sidi M'hamed ont suscité de nombreuses réactions. Me Zoubida Assoul, membre du collectif de défense, dénonce un « acharnement ». « On est sous le choc. Dans le pire des cas, on s'attendait à une requalification, parce que la loi interdit de donner plusieurs qualificatifs à un seul fait. Ensuite, étant journaliste, Khaled Drareni n'a commis aucune infraction. Il n'a fait que son métier de journaliste en couvrant les manifestations pacifiques. Il l'a dit pendant l'audience, il couvrait même les manifestations qui appelaient aux élections. C'est un acharnement particulièrement contre Khaled Drareni », a réagi l'avocate dans une déclaration à TSA juste après avoir pris connaissance du verdict. L'avocate fait remarquer surtout que c'est la première fois depuis le début du hirak, qu'une peine aussi lourde est prononcée. « C'est la condamnation la plus élevée depuis le commencement du hirak. La justice est aujourd'hui mise à mal, parce qu'elle fait tout sauf dire le droit. Dans le dossier de Khaled, il n'y a rien qui fait qu'il mérite d'être en détention depuis plus de quatre mois et encore moins de le condamner à trois ans ferme », dit-elle. Noureddine Benissad, membre du collectif de défense et président de la Ligue algérienne de la défense des droits de l'Homme (LADDH), relève de son côté que les poursuites étaient « infondées ». « Nous allons évidement relever appel de ce jugement très sévère. Les poursuites étaient infondées aussi bien pour Hamitouche, Benlarbi que pour Drareni. Pour les deux premiers, leur seul tort est d'avoir été présents à une manifestation parmi des milliers de personnes. Drareni n'a fait que couvrir la manifestation en tant que journaliste », dit-il. Pour Mohcine Belabbas, président du RCD, « au-delà des personnes injustement emprisonnées et privées de leurs libertés, ce sont les valeurs et les causes qu'ils défendent que ce pouvoir cible en priorité ».