La semaine a été pénible. Ils se sont réunis à l'Aurassi et ils ont appelé ça l'« Initiative des forces de la réforme ». Dans la vraie vie, il s'agit d'Abdelaziz Bélaïd et Abdelkader Bengrina, deux recalés de la présidentielle. Normalement, un vaincu dans une élection, c'est censé retrouver son statut d'opposant et se reconstruire pour partir à nouveau à la conquête du pouvoir. Ici on «perd», puis on fait des offres de service au... gagnant, sans rien lui demander en retour. Lui non plus ne leur a rien demandé d'ailleurs. Mais lui, c'est différent, il n'en a pas besoin ! La semaine a été pénible « suite ». Admirons ce chef-d'œuvre de l'«Initiative des forces pour la réforme» : «L'initiative vise la construction d'un cadre national pour les forces nationales intègres et fidèles aux constantes nationales et qui croient au processus constitutionnel et en une transition démocratique sécurisée, afin de coordonner, de consulter et de coopérer, pour contribuer fortement, avec sa force de proposition, à sortir de la crise actuelle, tout en préservant l'unité du peuple et la stabilité et la sécurité du pays .» Waou ! et puis celle-là : «Protéger les acquis du mouvement populaire Hirak et la concrétisation de ses aspirations dans la construction d'un Etat moderne sur la base de la déclaration du 1er Novembre, en puisant sa légitimité en toute souveraineté de la libre volonté populaire, en rétablissant la crédibilité du processus politique et en instaurant une nouvelle confiance entre le peuple et les institutions de l'Etat et la sécurité du pays.» (Re) waou ! Qu'est-ce qu'il ne faut pas comme contorsion pour dire simplement qu'on est disponible ! D'ailleurs, ils n'avaient même pas besoin de le dire, personne n'en a jamais douté. La semaine a été pénible. Vous imaginez à quel point les pauvres participants à la rencontre «gouvernement-walis» ont souffert des heures durant d'une chaleur suffocante, puisque l'instruction du ministère de la Santé interdisant la climatisation dans les rencontres publiques s'appliquait même à... Club-des-Pins ! N'attendez ni commentaire ironique ni extrapolation politique. C'est une mesure de santé publique et il est heureux qu'elle soit appliquée, ce n'est pas toujours le cas. La semaine a été pénible. Les services de l'Etat ont révélé l'existence d'une bande de ripoux qui comporte de hauts fonctionnaires et des officiers des services de sécurité. L'actualité ayant ses secrets que le bon sens ne saisit pas toujours, c'est bizarrement le fait que cette bande de malfaiteurs soit dirigé par un ancien footballeur international qui a retenu le plus l'attention et suscité le plus de réactions dans les médias, les réseaux sociaux plus particulièrement. On sait pourquoi le foot passionne par ce qu'il propose comme spectacle sur le terrain et à sa périphérie. Mais on ne savait pas que les piètres footballeurs, surtout quand ils se recyclent en fripouilles, pouvaient susciter autant d'intérêt. C'est maintenant fait. S. L.