Ils étaient quand même nombreux à reprendre le chemin de la grande bleue pour un jour de début de semaine. Il est question de ceux qui avaient raté la veille la réouverture officielle des plages en raison de la suspension du transport en commun. Les retrouvailles avec la mer sont joyeuses ! En témoignent les cris des enfants dans l'eau sous le regard, empreint de soulagement, des parents, sous les parasols. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - La réouverture graduelle et contrôlée des plages sous conditions, en application des mesures préventives décidées par les autorités, devait être marquée par le strict respect des protocoles sanitaires relatifs à la prévention contre la propagation du nouveau coronavirus. Cependant, sur les plages de Bordj-el-Kiffan, La Pérouse, et Aïn-Taya, le port du masque n'est pas généralisé, a-t-on constaté hier, alors que la distanciation sociale est respectée, contrairement à la veille sur les mêmes plages de la côte-est de l'Algérois où, vu l'engouement et le nombre considérable des estivants, il n'a pas été facile à ces derniers à se conformer aux règles de la distance d'au moins un mètre et demi. Hier, dimanche, l'ambiance était joyeuse et animée grâce à la réouverture des terrasses des cafés et restaurants. « J'ai raté la réouverture officielle hier en raison de la défection du transport public, mais tout de même, j'ai promis aux enfants une journée au bord de la mer aujourd'hui », nous confie un père venu d'Alger-Centre, tôt le matin. Il est vrai que l'activité du tramway hier a considérablement contribué à grossir le flux des estivants constitués en grande partie de familles. L'une d'elles, composée de quatre membres en provenance de Bachdjerrah, qui a planté le parasol en début de matinée à Aïn-Taya, se félicite de la décision de la réouverture des plages, qui est « une bouffée d'oxygène pour les enfants confinés entre quatre murs depuis cinq mois », estime la maman qui se félicite de l'ambiance qui règne autour de la plage, parlant de la disponibilité des repas dans les restaurants et des glaces sur les terrasses. Même sans port de masque de protection, le père de cette même famille insiste sur le respect de la distanciation physique qu'il estime primordiale. « Même l'opportunité aujourd'hui le permet », allusion faite à la présence modeste des estivants en ce début de semaine. Sur la plage, et même au niveau de l'espace d'accès, la présence policière est remarquée. Les agents de sécurité veillent à la distanciation entre les parasols. Bordj-el-Kiffan, une plage plus vaste, a accueilli un nombre considérable de baigneurs, tous satisfaits de la disponibilité du tramway, car, en fait, la veille, pour leur majorité, ils s'accordent à dire qu'ils avaient juré à leurs enfants de leur faire profiter du rendez-vous de la grande bleue. Pour le cas de Omar venu en compagnie de sa famille d'El-Harrach, malgré les quatre mois sans travail, il a réussi à tenir parole et à offrir à ses enfants une journée sous le soleil au bord de la mer à Bordj-el-Kiffan. Là, les parasols sont harmonieusement disposés, et les services de police n'ont pas grand-chose à faire tant la discipline des estivants est perceptible partout. « Je venais de temps à autre avant, en fin de journée, respirer l'air marin, mais aujourd'hui, j'ai promis à la famille une sortie pour une journée au bord de la mer », lâche-t-il, comme pour exprimer sa satisfaction quant au bonheur des enfants « fixés durant de longs mois à la maison ». Il faut dire qu'hier, toutes les conditions étaient réunies pour rendre heureuse sa petite famille, suite aussi à la décision de réouverture des restaurants et des cafés. La Pérouse, l'ambiance est plutôt familiale et le sentiment de se délier des obligations du confinement est perceptible sur tous les visages. L'ambiance est empreinte de joie, de sérénité quant à la distanciation des parasols, mais là aussi, le port du masque n'est pas de rigueur. « Pourvu qu'on ne se rapproche pas les uns des autres », rassure Ahmed, venu d'El-Achour. Tant pour lui que pour sa femme, le retour à la mer est devenu inespéré avec l'évolution de la pandémie. Et ils s'accordent tous les deux à saluer l'autorisation de réouverture des plages. Quant au strict respect des protocoles sanitaires relatifs à la prévention contre la propagation du coronavirus, Ahmed estime qu'il y va de la santé de tout un chacun et que chacun est responsable de la préservation de sa propre santé. Hier, sur les plages de La Perouse, la Brise-Marine, Bordj-el-Bahri, Tamentfoust ou encore Bordj-el-Kiffan, l'ambiance est presque identique car elle se conjugue au sentiment de soulagement de retrouver enfin, avant la fin de l'été, les habitudes estivales des baignades et de l'air marin rafraîchissant, et « autant en profiter et faire profiter sa famille des joies de la mer », s'accordent à dire les estivants rencontrés. A. B.