La réouverture des lieux de loisirs est une véritable bouffée d'oxygène pour les citoyens. Grand soulagement hier à Alger avec la réouverture des lieux de détente dont les plages. Les retrouvailles des Algérois avec les rivages dorés de la grande bleue ont été bruyantes et très joyeuses, après une longue "séparation" forcée. Hier, à la mi-journée, il n'y avait pas grand monde aux Sablettes, au cœur de la baie d'Alger, mais les quelques visiteurs qui y sont venus se sont payé de bons moments de farniente, en se prélassant au bord de la mer tout en humant un rafraîchissant et vivifiant air marin ou en s'adonnant aux plaisirs de la baignade. "Aujourd'hui on a soufflé un peu. Cela fait quatre mois que les enfants étouffent à la maison", s'est réjoui Ahmed. Même au chômage depuis 4 mois, ce quadragénaire de Bachdjarrah tenait à offrir à ses enfants quelques moments de détente. La semaine passée, il a pris le risque de les emmener à La Pérouse, une plage à l'est d'Alger, alors que l'interdiction de s'y rendre n'était pas encore levée. "La police nous a chassés une heure seulement après notre arrivée", a-t-il dit. Et hier, il voulait se rendre à Bab El-Oued, à la plage El-Kettani, mais en l'absence de transports en commun le week-end, il s'est rabattu sur les Sablettes, en louant les services d'un taxi clandestin. La location d'un parasol et de deux ou trois chaises lui a coûté 500 DA, mais le bonheur de ses enfants n'a pas de prix. "Cela fait 6 mois que nous souffrons chez nous, entre quatre murs. Nous sommes là pour souffler un peu", s'est exclamée Hakima venue avec ses deux filles du Gué-de-Constantine. Hakim d'El-Harrach s'est, lui aussi, félicité de la décision de la réouverture des plages même s'il s'y est déjà rendu plusieurs fois cet été, notamment au Figuier ou à Sghirat, dans la wilaya de Boumerdès. "C'est une bonne décision car les gens n'en pouvaient plus", soutient-il. Ali, lui, est venu de la lointaine M'sila, avec sa femme et ses deux enfants. Se trouvant à Alger depuis mercredi, il a décidé d'aller à la plage. "Je suis ici pour changer d'air et me reposer après 4 mois de travail sans interruption", explique-t-il. "La réouverture des plages est une très bonne chose, notamment après le confinement. L'Etat a offert la sécurité et la balle est maintenant dans le camp des citoyens qui doivent respecter les mesures de prévention", a-t-il soutenu. Même topo à la plage d'El-Kettani, à Bab El-Oued. Si la distanciation sociale est plus ou moins respectée, ce n'est pas le cas de l'obligation du port de masque. Une nuance, toutefois : ici, les estivants sont en grand nombre. Et pendant que la plupart des parents se prélassent sous les parasols, les enfants s'amusent dans l'eau. "Je profite de mon week-end, en venant ici. C'est tranquille et personne ne nous dérange. En outre, il y a des endroits où l'on peut manger", se félicite Nabil, un travailleur de l'ENTV, venu de Gué-de-Constantine. "Il y a la sécurité avec la forte présence de policiers, et la distanciation est respectée", ajoute-t-il. Enfant de La Pointe Pescade, un quartier situé non loin d'ici, plus à l'ouest, Fateh a profité de sa présence à Bab El-Oued pour emmener ses deux enfants se baigner. C'est clair : la réouverture des lieux de loisirs est une véritable bouffée d'oxygène pour les Algérois qui "moisissaient" chez eux durant le long confinement décidé par les autorités pour faire face à la pandémie de Covid-19.