C'est désormais officiel : le Salon international du livre d'Alger n'aura pas lieu cette année en raison de la crise sanitaire. Il pourrait être remplacé par un événement virtuel, ont annoncé les organisateurs. Avec ses centaines de milliers de visiteurs annuels, le Salon international du livre d'Alger présente naturellement un risque important de propagation de la Covid-19 dans un contexte où la progression de l'épidémie en Algérie demeure imprévisible. Le ministère de la Culture a donc annoncé l'annulation de la 25e édition du Sila et la possibilité d'organiser une version virtuelle de l'événement. C'est ce qu'a annoncé le ministère de la Culture lundi à l'approche de la date habituelle de la tenue du Salon. Repris par l'APS, le directeur du bureau du livre, Djamel Foughali, souligne en effet l'impossibilité d'organiser cette édition 2020 du Sila, et ce, dans le cadre de la prévention contre l'épidémie de coronavirus. On parle donc d'annulation et non de report ainsi que de l'organisation d'une version virtuelle «en concertation entre les éditeurs algériens et les représentants des bureaux du livre au niveau du ministère de la Culture». Ce projet, qui n'est pas encore finalisé, fera appel aux nouvelles technologies pour la tenue de conférences-débats et tables rondes ainsi que l'élaboration «envisageable» d'une plateforme de vente en ligne en collaboration avec les instances bancaires et les maisons d'édition algériennes et étrangères. Par ailleurs, Djamel Foughali évoque des «mesures particulières» pour dynamiser et soutenir l'industrie du livre dans ce contexte de crise sanitaire, sans pour autant donner plus de détails à ce propos. Pour rappel, le Salon international du livre d'Alger est considéré comme l'événement culturel le plus important du pays. Il draine chaque année des centaines de milliers de visiteurs et représente le rendez-vous livresque le plus en vue, tant par la diversité de son offre, l'affluence du public que la bouffée d'air financière qu'il offre aux éditeurs. L'édition 2019 avait connu la participation de 1030 maisons d'édition de 36 pays dont 298 algériennes tandis que le nombre de visiteurs est estimé par le décompte officiel à plus d'un million. Objet de critiques et de controverses depuis un certain nombre d'années, notamment en raison de son mode d'organisation et la censure politique et religieuse qui frappe régulièrement livres et écrivains, le Sila est également considéré comme la façade culturelle de l'Etat. L'annulation de sa 25e édition soulève néanmoins beaucoup de désapprobation : nombre d'auteurs et d'acteurs du domaine estiment en effet qu'il aurait été plus judicieux de la reporter et relèvent que sa conversion en événement virtuel déconsidère et réduit l'importance de l'événement. Sarah H.