200 000 véhicules circulant en Algérie seront reconvertis au GPL/c (gaz pétrole liquéfié/carburant) à la fin de l'année prochaine. C'est l'objectif fixé par le gouvernement. Pour la réussite de ce programme, le ministère de la Transition énergétique et des Energies renouvelables veut associer tous les acteurs, publics ou privés, concernés, de près ou de loin, par ce programme. À cet effet, ce ministère a organisé, hier mardi, au siège du ministère de l'Energie, une réunion sur la promotion du GPL/c. Plusieurs départements ministériels directement ou indirectement concernés par le sujet étaient présents. À l'entame de cette rencontre, le professeur Chems Eddine Chitour, ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, a fait une brève intervention. Le ministre a situé les enjeux sur le développement durable et mis en exergue les gains économiques, énergétiques, environnementaux de la reconversion des véhicules au GPL/c. À cette occasion, le ministre a déploré le fait que l'Algérien reste largement en retard dans le domaine. « L'Algérie est le dernière pays au monde à utiliser cette solution », dira-t-il. Et d'ajouter : « En matière de consommation de l'énergie, le temps est contre nous. Nos ressources d'énergies fossiles diminuent, nous devons donc rationaliser notre consommation.» Déplorant, par ailleurs, que 50% de notre production nationale des énergies fossiles sont consommées en interne. « Nous ne pouvons vivre avec le même gaspillage. C'est une question de responsabilité vis-à-vis des générations futures. Nous devons investir dans la reconversion pour gagner dans la consommation.» Pour le ministre, l'Algérie doit avoir, à l'horizon 2030, 400 000 véhicules électriques pour diminuer son empreinte écologique. Il estime, en outre, que le secteur de la reconversion recèle des gisements de productivité. Le représentant de Naftal, qui a pris la parole, rappellera à l'auditoire que l'Algérie importe annuellement 2 milliards de dollars de carburant. « Si nous réussissons à reconvertir 200 000 véhicules au GPL/c en 2021, ce sont 200 000 000 de dollars de gagnés pour le pays. » Pour l'heure, il existe 700 centres de reconversion (600 privés et 100 de Naftal). Le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de l'Economie de la connaissance et des Start-up est appelé à apporter son soutien, technique, financier et logistique pour mettre en place, à moyen terme, 200 petites entreprises de conversion dont les candidats doivent passer par une période de formation. Il y a probablement une donnée dans ce dossier que les autorités du pays n'ont pas prise en compte : la communication. En effet, il n'échappe à personne que beaucoup d'automobilistes algériens restent sceptiques s'agissant de l'adoption du GPL/c comme carburant pour véhicule. Certains font état de risque d'explosion des contenants du GPL/c en cas d'accident. Ce risque n'est pas étayé par des statistiques. D'autres invoquent le fait que toutes les stations-services ne distribuent pas ce carburant. Aucune étude crédible sur les gains financiers, importants, pour l'automobiliste qui utilise ce carburant n'est communiquée au large public. Il serait, par ailleurs, utile d'imposer dans la nouvelle version du cahier des charges concernant la vente et le montage des véhicules en Algérie cette option. Il en était pourtant question il y a quelques années. Abachi L.