Des secteurs et branches d'activité qui ont fait et font l'économie nationale, évidemment tout n'est pas à jeter, mais les réformes à engager résolument n'en finissent pas de prendre de l'ampleur. Dernière en date à nécessiter qu'on s'y penche, les transports. C'est ce qu'a décidé le président de la République, dimanche, lors de la réunion du Conseil des ministres. L'autre chantier à venir allonger la liste des grands travaux à entreprendre, c'est donc celui des transports dont Abdelmadjid Tebboune a ordonné la révision. Un examen, faudrait-il le relever, qui concernera les transports terrestre, maritime et aérien « sur la base de critères de rentabilité et de qualité des prestations », a exigé M. Tebboune qui a fixé rendez-vous dès la prochaine réunion du Conseil des ministres au chargé du secteur en question pour lui « soumettre les dossiers des transports terrestre, maritime et aérien, un par un ». Ainsi, pour ce qui est du transport aérien, la piste suggérée par le président de la République est clairement déclinée. Il s'agira, en effet, de « reconsidérer, de manière globale, le transport aérien et aller, en cas de besoin, à la création d'une compagnie nationale aérienne supplémentaire pour répondre à la demande, à travers une meilleure exploitation des aéroports intérieurs pour une rentabilité acceptable, et l'ouverture de nouvelles lignes internationales en vue de hisser les capacités de transport aérien national ». Vaste programme qui, à n'en pas douter, suscitera de nombreuses questions, telle, par exemple, celle relative aux moyens financiers et la nature des capitaux à mettre dans ce qui pourrait prendre les contours d'un projet de création d'une autre compagnie nationale, quand on sait ce qu'endure l'unique Air Algérie en activité. À moins qu'elle soit déjà matérialisée par des intentions clairement affirmées par des intéressés, la proposition soumise par Tebboune lui-même, la semaine dernière, de permettre aux détenteurs de capitaux privés de se lancer dans la grande aventure que constitue le transport aérien. Le transport ferroviaire également a retenu l'attention du Conseil des ministres. Il bénéficie même de la priorité, selon le communiqué de la présidence publié sur sa page Facebook. Tout en plaidant pour qu'il soit fait recours au GPL et à la traction électrique, pour abandonner le diesel, le président de la République a dit faire du développement du rail sa priorité afin de relier l'ensemble des contrées du pays, jusqu'aux régions les plus reculées à l'Extrême-Sud, jusqu'à Tamanrasset, Adrar et au-delà. Et puis, dans la perspective de la réalisation et de la mise en service du grand Port-Centre d'El-Hamdania, pour lequel le transport ferroviaire permettra d'alléger la surcharge sur le trafic routier et baisser les coûts de transport des marchandises et des personnes, ce qui commande d'intensifier les contacts avec le partenaire chinois, selon le Président Tebboune. Revoir le système qui régit le transport maritime implique, selon le communiqué livré par les services de la présidence de la République, que soit étudiées les voies devant induire l'amélioration de la gestion des ports, l'ouverture de nouvelles infrastructures, et le renforcement de la flotte maritime battant pavillon algérien eu égard à ce que coûte en monnaies étrangères l'affrètement de moyens de transport maritime autres que nationaux. Azedine Maktour