Le Pr Chems-Eddine Chitour, ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, ambitionne de diminuer l'usage du diesel, jugé « danger public », en le remplaçant progressivement par le diesel fioul et le GNC, et de réduire la facture des importations de carburants de 200 millions à 60 millions de dollars par l'acquisition, « dans l'immédiat», de 200 000 kits de GPL. Intervenant à l'émission «L'Invité de la rédaction» de la Chaîne 3 de la Radio nationale, le ministre de la Transition énergétique, déterminé à redynamiser la conversion au GPL, notera que par l'acquisition de 200 000 kits de GPL, pour autant de véhicules, l'opération permettra d'économiser 200 millions de tonnes d'essence. « Nous ambitionnons d'introduire, outre des véhicules de tourisme, des bus et des trains utilisant le même type d'énergie, pour lesquels quatre bornes de recharge ont déjà été installées », a-t-il annoncé en ajoutant l'introduction progressive de véhicules roulant à l'électricité. Par cette initiative, le Pr Chitour réitère sa volonté et sa détermination à œuvrer, par une démarche participative et transparente, à la redynamisation du segment de conversion au GPL. L'expert s'est exprimé également sur la vision de l'avenir qui se fera par le biais d'un « immense chantier » lancé incessamment pour arriver enfin à une sobriété énergétique. Intervenant après l'ouverture du débat au sein du gouvernement sur la relance économique, le ministre de la Transition énergétique a estimé que ce plan de relance consacrera une « vision nouvelle », destinée, dit-il, à sortir l'Algérie de son « ébriété actuelle » à l'horizon 2030. Pour la question relative à la politique actuelle et future du pays pour ce qui est de l'exportation et la consommation de l'énergie, l'invité de la radio répondra « on ne pourra plus faire les deux », d'où la nécessité, durant la décennie à venir, de réussir la transition énergétique, et « assurer un viatique aux générations futures ». Face aux défis qui s'annoncent en matière d'énergie, d'eau, d'environnement, de changement climatique, auxquels s'ajoute celui du Covid-19, « nous devons faire preuve d'intelligence et avoir une visibilité », a souligné l'invité de la Chaîne 3 avant d'ajouter que, « pour cela, il faudrait dresser un état des lieux et connaître nos capacités », car les citoyens doivent savoir la vérité, c'est qu'en matière de consommation énergétique, « nous vivons au-dessus de nos moyens ». Le ministre a relevé au passage qu'il ne reste que « 2 500 milliards de mètres cubes de gaz au pays et compte tenu du rythme de leur consommation, nous en avons pour une vingtaine d'années ». Pour cela, il faudrait une optimisation de la consommation « consommer moins en consommant mieux », a-t-il noté. L'invité de la radio a énuméré les chantiers prioritaires retenus par son département, à savoir le passage « d'un mode de consommation du fossile en quantité raisonnable à celui du renouvelable », ainsi que l'économie de l'énergie par la lutte contre le gaspillage. « Si tout le monde adhère à l'opération anti-gaspillage, nous pourrons faire 10% d'économie de cette énergie, soit l'équivalent de 1,8 milliard de dollars », lancera-t-il. Enfin, le professeur Chitour développera sa vision pour la nouvelle Algérie qui devrait adopter de nouveaux schémas et faire preuve « d'imagination », car l'objectif tend à aller vers un usage grandissant de l'énergie solaire, alimenter les habitations, les administrations et le secteur agricole. Ilhem Tir