Programmée, en seconde audience, ce mercredi par le tribunal de Chéraga à l'ouest d'Alger, l'affaire de «Madame Maya» et la villa 143 de la zone résidentielle d'Etat est reportée au 30 septembre 2020. L'audience de mercredi, présidée par une juge du civil, était programmée, en l'absence du magistrat du parquet, juste pour exécuter une procédure. Le juge qui avait présidé la première audience du 5 août était, par ailleurs, absent. Bien avant l'ouverture de l'audience nous savions que le procès allait être reporté. Le bâtonnier de Blida s'est nouvellement constitué pour «Madame Maya» et sa fille. Il n'a donc pas eu le temps de prendre connaissance du dossier. Mais le principal motif est que le juge en charge de cette affaire est en congé. Néanmoins, la magistrate qui a ouvert l'audience a appelé par deux fois les antagonistes de ces deux dossiers. En effet, cette affaire comporte deux dossiers. L'un est instruit par la Cour suprême et le second par la cour d'Alger. Etaient dans le box des accusés, Mechinèche Zoulikha, dite Mme Maya, prétendument la fille illégitime du Président déchu Abdelaziz Bouteflika. Selon un avocat, l'expression «fille illégitime» figure dans l'arrêt de renvoi), l'une de ses deux filles – la seconde est en liberté provisoire. Il y avait également dans le même box, principalement, l'ex-DGSN (directeur général de la Sûreté nationale), Abdelghani Hamel, Abdelghani Zaâlane, ex-ministre des Travaux publics et ex-wali d'Oran, et Mohamed El Ghazi, ex-ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, et son fils Chafik. Nous reviendrons sur le cas El Ghazi. Mais point de présence du secrétaire particulier de Bouteflika, Mohamed Rougab, dont la présence a été exigée par la défense car c'est par lui, estiment certains avocats, que cette affaire est née. «Sa présence est importante comme témoin ou coaccusé. C'est un personnage par qui cette affaire est née. J'ai demandé sa présence dans ce procès. Je ne baisserai pas les bras pour le ramener devant ce tribunal», nous avait confié maître Hadjout à l'issue de l'audience du 5 août. Pour rappel, à la suite d'une enquête policière ensuite judiciaire, les services de sécurité ont perquisitionné dans cette fameuse villa numéro 143, qui se trouve dans la zone de la Résidence d'Etat (Moretti). Les agents de l'ordre y ont découvert un véritable trésor comprenant 17 kilogrammes de bijoux, 120 millions de dinars, 270.000 euros et 30 000 dollars. Dans ce dossier, les accusés doivent répondre, entre autres, d'accusations de dilapidation de biens publics, utilisation abusive de fonction, trafic d'influence, blanchiment d'argent, octroi et obtention d'indus avantages. Mohamed El Ghazi, très affaibli par la maladie Dans cette affaire, les magistrats du tribunal de Chéraga vont être confrontés à un cas. Il s'agit de Mohamed El Ghazi qui est en détention provisoire à la prison d'El-Harrach. Non pas pour savoir s'il est coupable ou innocent, mais s'il jouit de toutes ses facultés et s'il est en mesure de se défendre. Mercredi, nous avons vu dans le box des accusés un homme très affaibli. Assis entre El Hamel et Zaâlane, il tremblait. Forcément, le tableau est dérangeant. «Il souffre de la maladie de Parkinson», nous souffle un confrère. L'accusé Mohamed El Ghazi ne pouvait presque pas se mettre debout sans l'aide des policiers. Son avocat, maître Amine Boulenouar, a interpellé la juge qui a présidé la séance pour s'enquérir de l'expertise médicale concernant son client. À l'issue de l'audience, l'avocat nous a expliqué brièvement le cas : «Le juge d'instruction de la Cour suprême a ordonné une expertise. Celle-ci, effectuée par le Centre hospitalo-universitaire de Mustapha-Pacha n'est pas retournée au magistrat ordonnateur. Or, le CHU a transmis les conclusions de cette expertise», nous dira-t-il, laissant entendre, par ailleurs, qu'un homme qui ne jouit pas de toutes ses facultés ne peut pas être jugé, encore mois être maintenu en détention. Abachi L. Le procès en appel de Eulmi reporté au 24 septembre Le procès en appel de l'ancien représentant de Sovac en Algérie a été reporté au 23 septembre prochain, à la demande de la défense. Le 24 juin dernier, Mourad Eulmi avait été condamné à 10 ans de prison par le tribunal de Sidi-M'hamed, poursuivi pour plusieurs chefs d'inculpation liées à la corruption et aux indus avantages obtenus dans le cadre du dossier automobile. L'ancien ministre de l'Industrie, Abdeslam Bouchouareb, actuellement en fuite, a écopé de la peine la plus lourde, vingt ans de prison, alors que l'ex-Premier ministre, Ahmed Ouyahia, également poursuivi dans le dossier, a été, lui, condamné à 12 ans de prison. A. C.