Le Front de libération nationale (FLN) a convoqué samedi une session ordinaire de son comité central. Au menu de cette session, la présentation du bilan du nouveau secrétaire général du parti depuis son élection le 30 mai dernier, présentation des propositions du parti dans le cadre de la révision de la Constitution et l'annonce de la liste des membres du bureau politique pour sa validation par les membres du Comité central. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - Ce samedi, au cours d'une session à huis clos au Centre international des conférences à Club-des-Pins, le FLN vient de se doter d'un nouveau bureau politique qui comporte une liste de 18 membres proposée par le secrétaire général Baâdji Abou Alfadhel et avalisée par le comité central. On y trouve des noms du cercle qui a joué un très grand rôle dans la mise à l'écart de Mohamed Djemaï, l'ancien secrétaire général, considéré comme le symbole de l'intrusion de l'argent en politique. On y trouve ainsi l'ancien président de l'APN, Saïd Bouhadja, l'ancien ministre Mahmoud Khoudri ou encore le SG de l'UNPA, Mohamed Alioui, ainsi que deux femmes dans la nouvelle composante de ce bureau, en l'occurrence Farida Illimi et Naïma Boucif. Il apparaît clairement que Baâdji a privilégié l'expérience dans son choix de ce nouveau BP. Dans son intervention devant les membres du comité central, Baâdji a mis l'accent sur le renouveau du parti qui a perdu de sa crédibilité auprès de la population, ce qui a conduit à l'appel à la «mise au musée du FLN en tant que patrimoine commun aux Algériens», en raison des agissements de l'ancienne composante, promettant de réinstaurer la «confiance et l'espoir» dans un discours aux accents d'allégeance et de soutien au Président Tebboune en lui offrant toutes les assurances du parti, pour la contribution du FLN à accompagner les efforts du chef de l'Etat dans la lutte contre la corruption, le détournement de deniers publics et le blanchiment d'argent. De même que le soutien «des efforts du gouvernement visant le redressement de la situation économique et de son plan de sortie de crise. La recherche des « bonnes grâces » du président de la République apparaît clairement quand le nouveau SG du FLN cite les faits intervenus ces dernières semaines, comme les coupures d'électricité et d'eau, les incendies de forêt, la pression sur les guichets de poste, qui s'inscrivent dans le cadre d'un «complot visant à saper les efforts du président de la République». Par ailleurs, le SG du FLN accuse «certaines parties», sans les citer, de «diaboliser le FLN pour l'éloigner du paysage politique», pour rappeler, encore une fois, les appels récurrents en faveur de la mise au musée du parti. Abordant la question du référendum sur la révision de la Constitution du 1er novembre, Baâdji Abou Al Fadhel lance un appel à toute la classe politique pour faire du prochain référendum constitutionnel l'occasion d'« un nouveau départ pour une Algérie nouvelle», faisant savoir que la commission ad hoc mise en place par le parti a fait pas moins de 101 propositions d'amendements qui «reflètent le potentiel du patrimoine du FLN. Le FLN détient la majorité numérique avec plus d'un demi-million de militants adhérents», fait-il savoir. Et pour revenir à ces attaques contre l'ancienne composante dirigée par Djemaï, il dira que le parti ne profite pas du poids politique qui est le sien. «Le parti a accueilli les opportunistes pour occuper les premières loges des candidatures», traduit bien la volonté du nouveau SG de FLN à enfoncer encore plus l'équipe de Djemaï. Et d'ajouter que pour un parti qui compte 120 mouhafadha et 1 700 kasma, «les caisses se retrouvent vides, et nous n'avons pas aujourd'hui de quoi payer les permanents du parti», insiste-t-il. Baâdji avoue enfin clairement que «les anciens responsables ont spolié la décision du parti, éloigné ses compétences et ruiné sa relation avec le peuple». A. B.