La semaine a été (encore) pénible. Un autre procès et revoilà l'horreur. Chaque rendez-vous judiciaire pour les interminables affaires de corruption au sommet est un autre épisode de choc. Avant, on disait toujours que ce qui a été tu est certainement plus grave que ce qui a été dit. Nous voilà chaque jour surpris que les révélations des accusés soient souvent au-delà de ce qu'on pouvait imaginer, même dans notre propension «légendaire» à l'exagération. Ça valait vraiment la peine de vivre jusqu'à ce jour, pour entendre dans la bouche de Tliba qu'il allait payer son siège à l'APN pour 7 milliards de centimes. Pour entendre Ould Abbès Jr dire que son père recevait les ordres d'un Saïd Bouteflika au bord du coma éthylique. Pour entendre Ould Abbès senior dire qu'un trio composé de Louh, Bedoui et Sellal élaborait la liste des... heureux élus du FLN. Sérieux, ça valait vraiment la peine. La semaine a été pénible. Il y a des choses qui passent à la manière du «passage des généreux», pour reprendre la célèbre formule arabe, alors qu'elles sont d'une extrême importance dans la vie du citoyen. Il en est ainsi des crèches, contraintes par le protocole sanitaire de n'accueillir que 50% de leurs capacités d'accueil. Passons sur l'embarras des gestionnaires qui vont devoir «sélectionner». Et puis cette réaction qui revient à chaque fois qu'un service réduit ses activités, ou disparaît carrément : c'était déjà difficile avant, on imagine ce que ça va être désormais ! La semaine a été pénible, l'élection d'un nouveau président du Comité olympique algérien a beaucoup fait parler ces derniers jours. À tout seigneur tout honneur, il a d'abord été question du président sortant, dont les casseroles de gestion et de malversation sont sur la place publique depuis longtemps. Puis des conditions de l'élection de son successeur qui commence d'une manière pas très nette. Des candidats qui siègent là où devaient siéger de... candidature, un candidat éliminé sous prétexte qu'on n'en veut pas en haut-lieu... toute la panoplie d'une élection qui ne sent pas bon, quoi ! La semaine aurait pu être moins pénible. Pierre Audin, 63 ans et fils de Maurice, vient d'obtenir la nationalité algérienne par décret présidentiel. Administrativement, Pierre Audin aurait pu être algérien de fait, moralement et symboliquement, il l'aura été depuis sa naissance et personne ne peut le lui contester. Son père a gagné son algérianité dans le combat pour la libération et l'émancipation du pays. L'Algérie officielle n'a jamais été un exemple de reconnaissance envers les enfants qui l'ont le plus servie. Surtout quand ils sont d'origine étrangère. Ça commence ? Tant mieux. Pour autant, tout le monde n'a pas pris les choses ainsi et on a encore entendu quelques réactions qui inspirent la nausée ou la... nausée. Tant pis. S. L.