L'ancien SG du FLN, Djamel Ould Abbes et l'ancien député d'Annaba du même parti ont comparu, ce lundi, devant le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed (Alger). Le tribunal de Sidi M'hamed a été ainsi le théâtre d'une confrontation inédite où chaque accusé a tenté de se défendre. En effet, le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed à Alger a convoqué pour ce lundi les deux ex-poids lourds du parti du Front de libération nationale (FLN). Il s'agit de l'ancien Secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, et de l'ex-député FLN de la wilaya d'Annaba, Baha Eddine Tliba, tous deux emprisonnés à El-Harrach. La confrontation concerne, entre autres, le financement de campagnes électorales, notamment les dernières élections législatives. Les deux caciques du vieux parti, incarcérés actuellement, ont répondu aux questions du juge sur leur implication dans des financements douteux de campagnes douteuses, dont notamment, celle liée au cinquième mandat avorté du Président Abdelaziz Bouteflika. Pour rappel, le député Baha Eddine Tliba, arrêté après sa cavale en octobre dernier, a tenté de confectionner le costume de dénonciateur héroïque de la ‘' chkara'' et de la corruption, "J'ai dénoncé et coopéré avec les services de sécurité pour mettre hors d'état de nuire une bande de malfrats qui opère sous la coupe de l'ex-SG du FLN et la Issaba", tonne-t-on dans ce communiqué par lequel il entend se laver de ses anciens compagnonnages douteux. Tliba a accusé publiquement, Ould Abbes de lui avoir demandé de l'argent pour «faire passer la liste FLN de la wilaya d'Annaba», affirmant détenir un enregistrement qui corrobore ses dires. Selon Tliba, il s'agit d'une affaire liée à sa dénonciation par les deux enfants de Djamel Ould Abbes, El Wafi et Mehdi qui, la veille des législatives de mai 2017, lui avaient demandé, lors d'une visite dans un chalet à sa résidence à Club-des-Pins, de leur verser la somme de sept milliards de centimes pour lui permettre d'être tête de liste du FLN à Annaba. Après avoir déposé plainte pour « tentative de chantage », les services de sécurité ont ouvert une enquête et mené une perquisition dans les chalets des deux enfants d'Ould Abbes. Des sommes d'argent, en monnaie nationale et en devises ainsi que des dossiers dont les candidats ont fait également l'objet de chantage ont été découverts. Après l'éclatement de l'affaire, les deux fils d'Ould Abbès prennent la fuite vers l'étranger. Ils ne rentreront au pays qu'une fois que leur père ait intervenu pour étouffer l'affaire a fait savoir Baha Eddine Tliba.