C'est, aujourd'hui jeudi, que devra être adopté le projet de révision constitutionnelle au niveau de l'Assemblée populaire nationale avant d'être soumis aussitôt après à l'appréciation des membres du Conseil de la Nation. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Une adoption qui ne fait pas l'ombre d'un doute, comme le veut la tradition, tant les partis de l'ex-allégeance qui détiennent la majorité au sein de la Chambre basse du Parlement, ont annoncé la couleur, bien avant qu'ils ne prennent connaissance de la mouture finale du projet. Il faut dire que ce projet de révision constitutionnelle est venu à point nommé pour une ex-allégeance entrée dans une longue léthargie du fait que leurs ex-chefs et nombre de leurs cadres les plus en vue croupissent en prison pour des faits de corruption, de détournements de deniers publics, notamment. L'occasion pour tout ce beau monde de lever la tête et refaire surface, eux dont le mouvement populaire du 22 février 2019 n'a cessé de réclamer le renvoi et la mise au placard pour avoir, notamment cautionné et accompagné le long règne du président de la République déchu. Une couleur qu'ils ont, par ailleurs, déclinée, hier mercredi, via les chefs de leurs groupes parlementaires, quand ils ont signifié leur adhésion à ce projet lors d'une réunion de la commission des affaires juridiques, administratives et des libertés de l'Assemblée. Successivement, le front El Moustakbal que préside Abdelaziz Bélaïd, le MPA (Mouvement populaire algérien) que dirigait Amara Benyounès, le RND (Rassemblement national démocratique), le Front de libération nationale (FLN), l'Alliance islamiste (Binaa, Nahda, Adala), Tajamoue amel Jazaïr (TAJ) et les indépendants ont tous pris acte de la mouture finale du projet de la nouvelle Constitution, mettant en avant, pour chacun d'eux, le fait que certaines de leurs propositions aient été prises en compte par le comité d'experts en charge du projet. Comme, pour le front El Moustakbal, la disposition portant institution d'une cour constitutionnelle, ou encore celle consacrant le poste de chef du gouvernement en cas de majorité parlementaire aux élections législatives, et celui de Premier ministre en cas de majorité présidentielle. Des points positifs qui ne figurent pas dans l'actuelle loi fondamentale du pays, estime encore le front El Moustakbal, rejoint dans cette démarche par le MPA et TAJ, de même que l'ANR (Alliance nationale républicaine) dont le secrétaire général, Belkacem Sahli, a affiché, au même moment lors d'une conférence de presse, son soutien au projet de révision constitutionnelle au motif que cette révision est en «parfaite harmonie avec le renouveau républicain» que prône le parti. Pour le RND, il ne s'agit surtout pas de tourner le dos à un texte consensuel qui «n'attente pas aux valeurs du peuple algérien», en sus du fait du parti de «ne pas entraver l'action de l'exécutif». Même le groupe parlementaire du Parti des travailleurs, dans sa version «renouvelée», autrement, celui composé des députés qui ont remplacé ceux démissionnaires en mars 2019, apporte sa caution au projet de révision de la Constitution. Ne restent en marge de cette «communion» et cette «unanimité» qui, doit-on le dire, ne fait pas l'exception, que le FFS et le RCD dont les députés seront absents, ce jeudi lors de la plénière portant vote sur le projet. Pour le chargé à la communication du parti que préside Mohcine Belabbas, ce projet de révision constitutionnelle «n'intéresse ni de près ni de loin le RCD, pour n'avoir pas échappé aux processus auxquels a toujours recouru le système». Pour Atmane Mazouz, le RCD continuera à militer pour une Assemblée constituante de laquelle émanera une Constitution consensuelle entre tous les Algériens qui rêvent d'un Etat de droit et de dignité». M. K.