Sans surprise, le projet de loi de finances 2019 a eu le quitus de l'Assemblée populaire nationale avec, comme attendu, l'assentiment des députés de l'allégeance et le refus et l'abstention de leurs pairs de l'opposition. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Si les députés du quatuor de la toute nouvelle alliance présidentielle constitué du FLN, RND, TAJ et MPA, aux côtés de leurs pairs de cette kyrielle de micro-partis et autres indépendants, ont approuvé le texte, ceux du RCD, du PT, du MSP et de l'alliance Nahda-Adala-Binaa l'ont désapprouvé au moment où les parlementaires du Front el Moustakbel se sont abstenus et ceux du FFS absents de la séance, eux qui ont décidé de geler leurs activités parlementaires pour dénoncer le coup de force ayant coûté sa place au désormais ex-président de l'Assemblée, Saïd Bouhadja. Expliquant leur refus de ce projet de loi de finances 2019, les députés progressistes du RCD l'expliquent par le fait que ledit texte soit «fortement influencé par la tenue de l'élection présidentielle de 2019 qui, selon eux, aggrave les problèmes en différant les solutions». Et d'ajouter que «l'absence de nouveaux impôts et taxes présentée par le gouvernement et ses partis comme un butin de guerre n'est rien devant le gel des salaires, la dévaluation continue du dinar, le non-remplacement de plus de 47 000 postes de départs à la retraite, la coupe de 440 milliards de dinars dans le budget d'équipements ou le maintien du gel de projets structurants comme les CHU». Pour le groupe parlementaire du PT, ce projet de loi «ne répond pas aux aspirations de la majorité des citoyens et ignore la souffrance qu'ils endurent d'autant qu'il ne prévoit pas de mesures pour l'amélioration de la situation financière et économique du pays». Estimant comme leurs pairs du RCD, que «si ce projet de loi ne prévoit pas de taxes et d'impôts supplémentaires et le gel de certains projets, il reste toutefois, aux yeux des députés du PT «pas différent des autres projets de loi ayant appliqué depuis 2015 la politique d'austérité qui a influé sur le pouvoir d'achat des citoyens». Pour sa part, quant aux députés du MSP, ils considèrent que ce projet de loi «n'a pas examiné le déficit du budget de l'Etat et de la balance des paiements en particulier commerciale d'autant qu'il recourt toujours à des moyens de financement non maîtrisé qui n'assurent pas la durabilité du budget, à savoir la fiscalité pétrolière et la planche à billets». Et de dénoncer dans la foulée, le «recours fréquent aux solutions de facilité et conjoncturelles au lieu de s'orienter sérieusement vers des réformes structurelles». Expliquant pour leur part, leur refus de ce texte, les députés de l'alliance Nahda-Adala-Binaa regrettent le «maintien du financement non conventionnel sans définir ses délais et le plafond de la planche à billets». Ils relèvent, par ailleurs, «l'incompatibilité des indicateurs sociaux sur le terrain avec le volume des transferts sociaux et l'absence de perspectives pour la prise en charge réelle et sérieuse du pouvoir d'achat des citoyens et des catégories démunies». Il faut noter que les députés du FFS ont boycotté cette séance de vote du projet de loi de finances 2019, suite à leur résolution de geler leurs activités parlementaires pour dénoncer «l'opacité qui caractérise la gestion de la crise de l'APN» des suites de la crise qu'a vécue la Chambre basse du Parlement et qui a coûté sa place à son désormais ex-président, Saïd Bouhadja. S'exprimant à l'issue de son adoption, le ministre des Finances réitère sa conviction que «le projet de loi de finances 2019 s'inscrit en droite ligne de la poursuite des efforts consentis par l'Etat en vue d'atténuer les effets négatifs de la diminution des ressources financières sur l'économie nationale dans un contexte marqué par des tensions sur l'équilibre financier interne et externe du pays, en raison de la baisse des cours du pétrole». Avec comme, entre autres leitmotivs, la poursuite du contrôle de la dépense publique dans le but de limiter l'impact de ces tensions sur le Trésor public, l'amélioration des revenus de l'Etat, la coordination et la simplification des procédures, la lutte contre la corruption et l'évasion fiscale, outre l'encouragement et la promotion de l'investissement productif et la bonification des taux d'intérêt bancaires au profit des citoyens. M. K.