Quelle sera l'attitude des partis de l'ex-allégeance (FLN, RND, TAJ et MPA), eux qui sont l'une des cibles privilégiées du mouvement populaire du 22 février écoulé, puisqu'on réclame, tout simplement, leur mise à l'écart de tout nouveau processus politique, voire leur exclusion et leur dissolution ? M. Kebci - Alger (Le Soir) - Une attitude difficile et laborieuse à plus forte raison que, même le panel en charge de la médiation et du dialogue pour l'élaboration d'une feuille de route consensuelle pour une sortie de crise adopte ce rejet du FLN, du RND, du TAJ et du MPA du dialogue projeté. «Ce n'est pas notre avis, c'est celui de la société et de la classe politique», affirmait Karim Younès, le coordinateur de ladite instance, jeudi dernier à l'occasion d'une conférence de presse. Ceci dit, au sein de ces partis de l'ex-allégeance qui ont eu à accompagner, notamment, le président déchu le long de son règne de vingt ans et appuyaient même l'option contrariée du 5e mandat présidentiel et dont les ex-premiers responsables et plusieurs cadres sont en détention provisoire, impliqués qu'ils sont dans maintes affaires de corruption, on ne compte pas se laisser faire. Tentant de se refaire une nouvelle peau pour se faire admettre par une opinion publique qui les rejette et, ainsi, ne pas rater la transition vers une nouvelle ère que réclame la rue, ce quatuor refuse de disparaître. «Aucune partie ne peut exclure le FLN du dialogue national tant qu'il constitue une partie intégrante du peuple algérien, possède l'écrasante majorité au sein des assemblées élues, qu'elles soient locales ou nationales», soutient le chef du groupe parlementaire de l'ex-parti unique. Pour Khaled Bouriah, les partis et autres organisations de la société civile «doivent s'organiser et s'éloigner de la politique d'exclusion et de marginalisation, et ce, dans l'intérêt du pays». Pour sa part, le secrétaire général par intérim du RND s'est attaqué frontalement aux voix qui appellent à l'exclusion des partis de l'ex-allégeance de tout processus de dialogue. «Nous sommes des Algériens et des partenaires qui ont des tares qui s'appliquent également à tous les autres partis qui appellent à notre exclusion. Nous avons été une partie de l'ère Bouteflika mais nous devons, ceci dit, mettre tout le monde sous le microscope puisque nous ne pouvons traiter ces questions à travers des jugements et des positions populistes. Je pense qu'il faudra supprimer ce lexique d'exclusion de notre glossaire politique», soutenait mercredi dernier Azzedine Mihoubi, lors de sa présentation de la «mutation républicaine» que propose son parti comme sortie de crise. Ceci dit, les deux principaux piliers de la façade politique du système ne comptent pas se suffire de ces simples «répliques» oratoires. Eux qui possèdent des majorités confortables au niveau des deux chambres du parlement (assemblée populaire nationale et conseil de la nation), ils envisageraient de contrarier sérieusement le processus du dialogue projeté en freinant tout projet de loi, émanant de la médiation et du dialogue que mènera l'instance que coordonne Karim Younès. Des projets de loi, notamment celui lié à la mise en place d'une haute instance indépendante d'organisation des élections, celui portant révision du code électoral et, probablement, celui inhérent aux partis politiques. Une menace que Azzedine Mihoubi dément, affirmant, hier mardi, dans un post sur son compte Facebook, que son parti «n'a jamais pensé à adopter un tel comportement en cas de son exclusion du dialogue en vue, réitérant son «appui aux efforts de l'instance en charge de la médiation et du dialogue», non sans affirmer qu'il «s'attellera à concrétiser ses résolutions». Du côté des deux autres partis de l'ex-allégeance, le MPA et TAJ, on n'arrive visiblement pas à lever la tête suite à la détention provisoire de leurs présidents pour des affaires de corruption, ce qui a complètement plombé leurs activités à tel point que même nos tentatives de les joindre, hier mardi, ont été vaines. M. K.