637 000 potentiels bacheliers ont débuté, hier dimanche, les épreuves décisives du baccalauréat session 2020. Une session peu ordinaire dans un contexte encore marqué par moult craintes en rapport avec la pandémie du nouveau coronavirus qui sévit toujours. Le coup d'envoi de l'examen a été donné à partir d'Annaba par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, accompagné du ministre de l'Education nationale, Mohamed Ouadjaout. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Après une attente qui fut pénible pour de nombreux candidats, les épreuves du baccalauréat commencent enfin. Bizarrement, c'est dans un état d'esprit «apaisé» que les élèves aperçus à Alger, à proximité des différents centres d'examen, ont achevé la toute première épreuve de la journée, celle de la langue arabe. Dans l'euphorie, on remarque que la plupart ne tiennent même plus compte des mesures barrières, et rares sont ceux qui portaient le masque de protection convenablement. Il est à peine 11 h passées, que les candidats s'entassent déjà en face du portail du lycée Cheikh-Bouamama d'El-Mouradia. C'est dans une ambiance joviale que les lycéens se constituent en petits groupes serrés pour partager leurs impressions sur le premier sujet de la matinée. Les deux sujets au choix, proposés aux candidats ont été semble-t-il «très abordables». Ils étaient unanimes à dire que c'est avec une grande facilité que les questions posées ont été traitées. Notons qu'il s'agit des élèves de classe scientifique. «J'ai trouvé les deux sujets, totalement à ma portée, moi qui ne suis pourtant vraiment pas forte en arabe», indique Nesrine avec un rictus imprimé sur le visage. À l'instar de celle-ci, d'autres lycéens confirment cette tendance. Imad en revanche qui semble, lui, beaucoup plus terre à terre, part du principe que cette matière est secondaire est qu'en conséquence : les choses sérieuses commenceront demain avec l'épreuve des mathématiques, ajoutant d'un air sérieux, qu'il est trop tôt pour se prononcer ou s'emporter. Les quelques parents présents, paraissent eux aussi soulagés. «Nous attendions ce moment depuis un moment», lance une femme qui attendait impatiemment que son fils sorte de l'établissement. Se joignant à elle, d'autres parents affirment à leur tour qu'avec le début des épreuves du bac, les appréhensions des semaines précédant cette journée, se sont envolées. Et pour cause, «nous étions dans l'incertitude et le flou le plus total par rapport à ces examens», ce qui a, selon eux, fait monter d'un cran, le stress chez leurs enfants. Interrogés, par ailleurs, sur le respect du protocole sanitaire au sein de ce même établissement, des élèves et quelques enseignants surveillants, ont fait savoir qu'à l'opposé de ce qui a été constaté à l'examen du brevet d'enseignement moyen (BEM), «les classes étaient plus chargées que prévu», révèle l'un des surveillants, qui souligne qu'au «lieu de 15 élèves maximum dans la salle, on s'est finalement retrouvé avec 20 candidats à surveiller». Cela a, d'ailleurs, quelque peu mis à mal «le respect de la distanciation d'un mètre entre un candidat et un autre comme contenu dans le protocole de prévention», appuie-t-il. Ryma, une candidate qui passe son bac pour la deuxième fois, dira dans ce sens, que pour elle, à part l'obligation du port des masques de protection ainsi que les appareils de mesure de température à l'entrée ; «rien ne laisse penser qu'un protocole sanitaire exceptionnelle est appliqué dans ce centre». Quelques kilomètres plus loin, à Belouizdad, plus précisément au lycée Rouchai-Boualem, c'est dans une toute autre atmosphère que se déroule l'épreuve de la matinée. La présence policière est plus remarquée. Les candidats qui sortent sont priés de ne pas traîner sur place. Les rares que nous avons pu intercepter ont fait état d'un «strict respect du protocole sanitaire aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur». Pour ce qui est du reste, ces derniers confirment à leur tour, que les deux sujets de l'épreuve d'arabe «étaient abordables». Les mesures de lutte contre la triche au bac, ont également été de rigueur dans l'enceinte des centres d'examen, à travers notamment l'installation de brouilleurs et de détecteurs de métaux à l'entrée. La connexion Internet a comme chaque année, fait l'objet de perturbations perceptibles pendant la matinée surtout. On rappellera que le nombre des candidats inscrits s'élève à 637 538 dont 413 870 candidats scolarisés et 223 668 candidats libres. Ils sont encadrés par 192 300 enseignants répartis sur 2 261 centres d'examen. Le nombre des centres de collecte et de codage s'élève à 18 centres. L'Office national des examens et concours (Onec) a consacré 18 centres à l'opération de correction des copies pour laquelle 48 000 enseignants ont été mobilisés. Les sujets de l'examen ont été limités aux cours dispensés durant les 1er et 2e trimestres de l'année scolaire 2019-2020, avait rassuré le ministre de l'Education. M. Z.