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Le torchon brûle entre Makri et Bengrina
Constitution et langue amazighe
Publié dans Le Soir d'Algérie le 15 - 09 - 2020

C'est de nouveau la guéguerre au sein de «la famille verte», principalement entre le président du Mouvement pour la société de la paix (MSP) et un des anciens enfants du mouvement cher à feu Mahfoud Nahnah, Abdelkader Bengrina.
M. Kebci - Alger (Le Soir) - Et cette fois-ci, la «trame» de la discorde est liée à la question identitaire, un dossier qui aurait dû ne pas diviser les frères ennemis islamistes, tant la position de la famille verte à son égard est connue de tous, empreinte qu'elle est d'une aversion, voire d'une haine maladive.
Samedi à Médéa, à l'occasion d‘une rencontre des cadres du parti au niveau de la wilaya, Abderrezak Makri n'a pas été tendre avec son ancien camarade Abdelkader Bengrina, qui a quitté le navire MSP pour rejoindre, une première fois, le Front du changement présidé par Abdelmadjid Menasra, avant de voler de ses propres ailes pour fonder et présider le mouvement Binaa. Dans son allocution et sans le citer nommément, le président du MSP est tombé à bras raccourcis sur le second à l'élection présidentielle du 12 décembre écoulé, et ce, en l'accusant de «marchander la question de l'identité nationale», dont il fait un «fonds de commerce dans son action politique». Et à Makri d'achever Bengrina en l'accusant également de «dire une chose et de faire son contraire» en adoptant, via ses maigres sièges à l'Assemblée populaire nationale, le projet de révision constitutionnelle dont les députés du MSP ont boycotté la séance d'adoption, jeudi dernier. «Le peuple algérien a ses racines amazighes et a adopté l'Islam et la langue arabe. Personne ne doit douter de l'histoire», dira encore Makri. Le président du mouvement Binaa avait réagi, pour rappel, à la prise en charge par la première mouture du projet de révision constitutionnelle de la langue amazighe et l'élévation de la disposition au rang d'intangible.
«La langue nationale officielle est une, et elle n'est pas sujette à discussion et débat et à se soumettre aux groupes de pression», a-t-il, en effet, écrit dans un communiqué. Ceci avant qu'il ne revienne à la charge la semaine dernière. Le candidat malheureux à la présidentielle de 12 décembre dernier a critiqué l'article 4 du projet de révision de la Constitution.
Le qualifiant de «résidu du clan de la içaba» et un héritage de la Constitution du Président déchu, Abdelaziz Bouteflika.
«La négativité flagrante de ce projet est de garder l'article 4 tel qu'il est, bien qu'il soit l'héritage empoisonné du régime de la içaba et de la Constitution de Bouteflika», a-t-il, en effet, écrit. Et d'ajouter que «l'Algérie et la nation algérienne sont une et unies avec son histoire, son destin, ses frontières, son drapeau, sa religion et sa langue, la langue du Coran», estimant qu'«il n'y aura pas de deuxième langue en Algérie pour des raisons objectives et constitutionnelles».
M. K.


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