La reconstitution de ce qui est appelé la grande famille issue de l'école de feu Mahfoud Nahnah, tant chantée par les uns et les autres, ne semble pas être pour sitôt. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Tout le monde a cru en l'aboutissement imminent de ce projet tant rêvé avec, l'année dernière, la fusion organique réussie de l'ex-Front du changement (FC) créé par Abdelmadjid Menasra au sein de la maison-mère, le MSP. Surtout que la direction actuelle du mouvement se fait comme, entre autres objectifs majeurs, la poursuite de cette dynamique avec comme prochaine étape, une similaire démarche d'union avec Binaa, mise sur pied par d'autres transfuges du parti. Sauf que, autant le premier projet de fusion avec l'équipe de Menasra a été relativement facile même s'il a nécessité près de cinq ans de palabres et de négociations, avec, au bout, la dilution du parti de l'ex-ministre de l'Industrie, squelettique, celui projeté avec Binaa prend l'allure d'une chimère, du moins à moyen terme. C'est que les raisons des scissions successives menées par les Ghoul, Bengrina, Belmehdi, Dane et autre Menasra au lendemain du décès du chef spirituel du MPS, Mahfoud Nahnah, sont loin d'avoir disparu puisque d'ordre fondamentalement stratégique. Ce que d'ailleurs, la perspective de la prochaine présidentielle confirme on ne peut plus amplement avec des positions diamétralement opposées des ex-frères. Plus que cela, au moment où le président du MSP lance, il est vrai sans succès, sa nouvelle initiative politique portant consensus national, son homologue de Binaa initie une autre démarche intitulée «Tous pour l'Algérie». Certes, Abdelkader Bengrina se défend de faire dans le parasitage et dans le court-circuitage de la démarche de Abderrezak Makri, mais tout plaide pour une opération de noyautage à l'effet d'un meilleur positionnement pour la période post-élection présidentielle du printemps prochain. Avec la perspective de prendre place au sein de la famille de l'allégeance surtout que le président de Binaa a d'ores et déjà signifié son appui à un cinquième mandat pour Abdelaziz Bouteflika. «Nous espérons que le Président Abdelaziz Bouteflika répondra favorablement à l'appel qui lui a été lancé par le FLN pour briguer un nouveau mandat présidentiel. De toute façon, nous allons organiser une session du conseil consultatif pour trancher la question de l'élection présidentielle. Mais à titre personnel, je suis favorable à la poursuite de l'œuvre du Président. Nous sommes favorables au choix de l'Etat», a indiqué celui qui fut ministre du Tourisme de 1997 à 1999, à l'issue de son entrevue avec le secrétaire général de l'ex-parti unique, samedi dernier. Une position stratégique aux antipodes de celle prônée par le président du MSP dont la nouvelle démarche avait suscité le refus net de la grande muette et des partis du pouvoir, voire même ceux de l'opposition. D'où l'interrogation quant aux chances de voir aboutir le projet tout aussi stratégique de fusion de Binaa au sein du MSP. Du moins à moyen terme, déjà que Makri devra faire face, intra-muros, à la remontée au créneau des partisans du retour du mouvement dans le giron du sérail, des partisans qui semblent avoir le flair d'un «coup de couteau dans le dos», ayant la trouille de se faire doubler par leurs frères de Binaa. M. K.