C'est aujourd'hui mardi que le verdict dans l'affaire du journaliste Khaled Drareni, en détention depuis près de six mois à la prison de Koléa, sera rendu par la cour d'Alger, une semaine après son procès en appel. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Khaled Drareni, journaliste du site électronique Casbah Tribune qu'il a lui-même créé, est poursuivi pour «atteinte à l'unité nationale» et «incitation à attroupement non armé». À la veille de l'annonce du verdict, un rassemblement (le quatrième depuis un mois) de soutien au journaliste détenu a été organisé, hier lundi, à l'intérieur de la Maison de la Presse Tahar-Djaout à Alger. Aux journalistes venus défendre leur confrère, dénoncer sa détention et exiger sa libération se sont joints plusieurs militants politiques, activistes, avocats, défenseurs des droits de l'Homme et étudiants. Les manifestants ont réclamé une presse libre et une justice indépendante, lançant des slogans pour la libération de tous les détenus du mouvement populaire et en faveur d'une «Algérie libre et démocratique». Ils ont dénoncé haut et fort l'emprisonnement des journalistes, notamment Khaled Drareni et Abdelkrim Zeghileche à Constantine. Lors de son procès en première instance au tribunal de Sidi-M'hamed, le 10 août dernier, Khaled Drareni a été condamné à trois ans de prison ferme, suscitant l'indignation générale de ses confrères, de la classe politique, des activistes et des organisations de la société civile. Dans le même dossier figurent les deux activistes Samir Benlarbi et Slimane Hamitouche qui, eux, sont en liberté provisoire. Lors de leur procès en appel, mardi dernier, le procureur a demandé l'aggravation de leur peine. Il avait requis contre le journaliste et les deux activistes une peine de quatre ans de prison ferme et une amende de 50 000 DA. Ce réquisitoire a été qualifié de «scandaleux» par les journalistes qui étaient empêchés de couvrir le procès. Le prisonnier de Koléa s'est défendu devant le juge et a réfuté les accusations à son encontre, expliquant qu'il a été arrêté et détenu pour avoir fait correctement son travail. «Je ne suis pas là pour avoir travaillé avec une chaîne étrangère, mais parce que j'ai couvert librement le Hirak et j'ai filmé quelques arrestations», a-t-il lancé. Serein, Khaled Drareni a regretté le fait que « le président de la République parle du Hirak béni mais, en même temps, les journalistes qui couvrent ce Hirak sont en prison». Mais le journaliste est apparu amaigri et affaibli, suscitant des inquiétudes quant à son état de santé. Craignant une dégradation de l'état de santé du journaliste Khaled Drareni, ses comités de soutien, national et international, ont lancé un appel commun pour exiger sa libération «immédiate et inconditionnelle». Estimant que les accusations qui pèsent sur lui sont «absurdes, et son dossier vide», ces comités de soutien ont souligné, dans un communiqué, qu'il est devenu «urgent de mettre fin au harcèlement judiciaire dont il est la cible». K. A.