Le procès en appel du journaliste Khaled Drareni et des activistes Samir Benlarbi et Slimane Hamitouche a duré jusqu'à une heure tardive de la nuit de mardi. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Après les plaidoiries du collectif de la défense composé de près de 40 avocats, le juge a annoncé que le verdict sera prononcé ce 15 septembre. Les activistes et journalistes venus apporter leur soutien à Khaled Drareni sont restés à l'extérieur de la cour d'Alger jusqu'à l'annonce de la décision du juge qui était, d'ailleurs, attendue. Le procureur de la République avait requis une peine de quatre ans de prison ferme, assortie d'une amende de 50 000 DA à l'encontre des trois accusés, poursuivis pour «incitation à attroupement» et «atteinte à l'unité nationale». Alors que les deux autres prévenus sont en liberté provisoire, le journaliste Khaled Drareni est en détention à la prison de Koléa depuis près de six mois. Il a été arrêté le 7 mars dernier à Alger au moment où il assurait la couverture médiatique d'une manifestation populaire. Le 10 août dernier, le juge du tribunal de Sidi-M'hamed a prononcé une lourde peine de trois ans de prison ferme, peine qui a choqué l'opinion publique et suscité une avalanche de dénonciations et de condamnations. Khaled Drareni a bénéficié du soutien de ses confrères en Algérie et à l'étranger, ainsi que des défenseurs des droits de l'homme et des partis politiques qui ont tous appelé à sa libération immédiate. Lors de ce procès, le journaliste a rejeté les accusations à son encontre, expliquant qu'il a été arrêté juste pour avoir assuré une couverture libre des marches populaires. «Je ne suis pas là pour avoir travaillé avec un chaîne étrangère, mais parce que j'ai couvert librement le Hirak et j'ai filmé quelques arrestations», a-t-il lancé, déplorant le fait que «le président de la République parle du Hirak béni mais en même temps les journalistes qui couvrent ce Hirak sont en prison». Convaincus que Khaled Drareni est incarcéré de manière injuste et arbitraire malgré la clarté des lois qui excluent l'emprisonnement des journalistes, ses avocats et ses confrères souhaitent son acquittement ce mardi 15 septembre. K. A.