Si le Slovène Tadej Pogacar, en passe de gagner le Tour de France, n'en est encore qu'à l'orée de sa carrière, les dirigeants de son équipe, UAE Emirates, ont une longue expérience du cyclisme, entre triomphes d'un jour et parfois scandales. Aucune affaire de dopage touchant ses leaders n'est venue menacer la montée en puissance de cette formation, l'une des plus argentées du peloton avec le soutien de la puissante compagnie aérienne Emirates. Quant à Pogacar, aux performances de niveau très élevé sur le Tour de l'avis des spécialistes, il n'a jamais fait l'objet d'un contrôle antidopage positif. Sa formation est issue de la défunte équipe italienne Lampre, l'un des plus anciens groupes du peloton. Giuseppe Saronni, le champion du monde 1982 longtemps patron sportif de Lampre, figure d'ailleurs dans l'organigramme d'UAE Emirates, en tant que conseiller. Présente depuis 2017 dans le WorldTour, la première division mondiale, UAE Emirates compte dans son encadrement deux des anciens responsables de l'équipe Saunier Duval, du nom du fabricant de chaudières, le Suisse Mauro Gianetti (56 ans) et l'Espagnol Joxean Matxin Fernandez (49 ans). La photo du «cobra» A près de 22 ans, Pogacar n'était encore qu'un enfant quand cette équipe causa scandale sur le Tour de France 2008. La photo du «cobra» italien Riccardo Ricco, encadré par des gendarmes et chassé du Tour pour dopage à l'EPO, fit même le tour du monde. Deux de ses acolytes, l'Italien Leonardo Piepoli et l'Espagnol Juan José Cobo, furent par la suite convaincus également de dopage. Pour Cobo, déchu tardivement de sa victoire dans la Vuelta 2011 au profit du Britannique Chris Froome, l'affaire prit quelques années. Matxin Fernandez, qui dirigeait l'équipe Geox de Cobo au moment de la Vuelta 2011, fut enrôlé ensuite par l'équipe Quick-Step dans un rôle de détecteur de talents. Avant de rejoindre Gianetti, quand le Suisse parvint à créer l'équipe UAE. Depuis 2017, UAE Emirates a recruté des coureurs de profil très différents, notamment le puncheur-grimpeur irlandais Dan Martin à la réputation immaculée en matière d'éthique, l'Italien Fabio Aru, ex-vainqueur de la Vuelta, et le Norvégien Alexander Kristoff. Sur le Tour, en revanche, Pogacar s'est souvent retrouvé esseulé dans le final des étapes, face à l'armada Jumbo de son adversaire direct Primoz Roglic. Surtout après l'abandon des deux coureurs qui devaient être (avec Polanc et de La Cruz) ses meilleurs soutiens en montagne, les Italiens Fabio Aru et Davide Formolo. Mais le maillot jaune a très bien su se débrouiller tout seul, en course.