Le ministre de l'Education nationale, Mohamed Ouadjaout, reçoit aujourd'hui les syndicats du secteur et l'Association nationale des parents d'élèves. Il s'agit d'une rencontre qui intervient dans une situation particulière liée à la conjoncture sanitaire provoquée par la propagation du coronavirus qui a impacté les conditions de la reprise de la nouvelle année scolaire. Il est attendu que la question soit tranchée aujourd'hui. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - Ce retard a provoqué de vives inquiétudes, tant du côté des syndicats que du côté des parents d'élèves. La rencontre d'aujourd'hui aura pour ordre du jour le sujet sensible de la rentrée scolaire et l'exposition, au ministre de l'Education, des préoccupations des représentants des partenaires sociaux (syndicats et Associations des parents d'élèves). Ces derniers sont décidés à défendre leurs propositions quant à la reprise «dans les plus brefs délais» des cours, suspendus depuis mars dernier, date de l'enclenchement de la pandémie de Codid-19, traduit par la fermeture des écoles en Algérie. La réunion de travail programmée aujourd'hui sera donc consacrée essentiellement à la réflexion commune sur les conditions et modalités du retour des élèves aux bancs des établissements. Les syndicats tout comme d'ailleurs l'Association des parents d'élèves tiennent à fixer au plus vite la date de la rentrée, tout en soumettant évidemment au ministre, Mohamed Ouadjaout, leur vision sur la reprise des cours à l'ombre des dangers sanitaires de l'épidémie du coronavirus. Les représentants de la société civile sont unanimes et décidés à transmettre aux pouvoirs publics leurs vives « inquiétudes » quant aux conséquences pédagogiques et psychologiques générées par l'interruption «brutale» des cours, comme le témoigne la vice-présidente de l'ANPE. Bacha Fatiha considère que l'Association des parents d'élèves veille à l'apaisement des inquiétudes des parents et des élèves avant tout. «Nous recevons des appels de tout le territoire, de parents inquiets sur l'avenir de la scolarisation de leurs enfants», témoigne-t-elle. Et d'assurer que le président de l'ANPE revendiquera avant toute chose la reprise « immédiate» des cours, et demandera au ministre de désigner, dans les plus brefs délais, la date de la rentrée scolaire. Bacha Fatiha est formelle : «La rupture brutale des cours a causé de lourds préjudices, tant pédagogiques que psychologiques sur nos enfants.» Dans le même sillage, Meziane Meriane, président du Snapest, avertit contre le grave préjudice de « décrochage». Ceci pour désigner les effets néfastes des séquelles psychologiques sur les élèves, en raison de la suspension «brutale» des cours au mois de mars dernier. «Les risques des retards des programmes sont néfastes, et de ce fait, nous revendiquons la reprise immédiate des cours», précise Meziane Meriane. Concernant le strict respect des mesures sanitaires contre la contamination au Covid-19, le président du Snapest est formel. Mais il insiste sur les conditions pédagogiques de la reprise des cours. Dans ce cadre, il propose l'allègement des programmes par la suspension «exceptionnelle» des matières secondaires, à l'exemple des mathématiques et de la physique dans les filières littéraires. Et c'est dans ce contexte que le syndicaliste préconise l'allègement des groupes en classe afin de veiller à la distanciation physique, mais sans pour autant augmenter le volume horaire d'exercice de l'enseignant. Dans le domaine de la surcharge des classes, l'Association des parents d'élèves fera appel au ministre afin de mettre fin au problème des retards enregistrés dans la réception de certains établissements scolaires, dont beaucoup d'écoles, selon la vice-présidente, sont en souffrance depuis 3 à 4 années. En plus de cela, afin de parvenir à l'allègement des groupes en classe, la vice-présidente préconise l'exploitation de certains locaux fermés afin d'en faire des annexes scolaires. Parlant des mesures préventives contre la propagation du Covid-19, elle appelle à la mise en place d'une cellule de suivi constituée de membres du ministère de la Santé et de celui de l'Education qui doit veiller au respect du protocole sanitaire. Enfin, l'Unpef, par la voix de son chargé de communication, appelle à son tour à programmer au plus vite la rentrée scolaire, «une rentrée qui soit globale et nationale», selon lui, avertissant de l'option régionale qui avantage les zones les moins touchées par les cas de contamination, car « cela influerait sur le bon déroulement des examens de fin d'année», parlant de l'unification des sujets. A. B.
Examens du BEM Entre satisfecit et déception Si pour les syndicats de l'éducation, le bilan des derniers résultats du BEM est jugé satisfaisant au vu du « respect de l'élaboration des sujets d'examen » conformément au volume du programme acquis par les élèves, par contre, l'Association des parents d'élèves estime qu'il est anti-pédagogique de soumettre les élèves à un examen après 6 mois d'interruption de cours. L'ANPE, par la voix de sa vice-présidente, déplore que ses propositions soient vaines. Parmi les conséquences de la tenue de l'examen, elle cite le problème de l'absentéisme aux épreuves en raison des effets de la pandémie de coronavirus. Chiffres à l'appui, elle dira que certaines salles ont enregistré un taux d'absentéisme alarmant. «Certaines classes ont accueilli 2 élèves seulement au lieu de 26 élèves », témoigne-t-elle. Et, sur un ton plus grave, elle dira que « la tutelle n'a pas transmis les chiffres exacts de la présence des élèves à l'examen du BEM». De plus, réitérant la position de l'Association des parents d'élèves par rapport au BEM, elle dira qu'on aurait pu épargner à l'Etat une charge financière conséquente en procédant au passage systématique des élèves en 2e AS, grâce à la moyenne de 9/20 et de soumettre le reste des élèves à des séances de rattrapage. A. B.