La semaine a été pénible. Pour Abderrezak Makri, la mouture de la nouvelle Constitution est un cadeau aux laïcs et c'est pour cela qu'il appelle les Algériens à voter contre ce texte. Particulièrement sur la question précise, on ne voit pourtant pas vraiment ce qui a changé avec cet amendement. L'Islam est toujours « la religion de l'Etat ». Bien sûr, ça ne peut pas suffire à Makri et à sa suite tous les islamistes, qui ont de plus grandes ambitions en la matière. Mais on ne voit pas ce qu'on a concédé aux laïcs pour qui rien n'a changé. Mais il se peut que la sortie de Makri ait une tout autre motivation. L'enjeu dans le référendum sur la Constitution est avant tout de l'ordre de la participation. Pour le résultat, il ne devrait pas y avoir de surprise, puisque l'essentiel de ceux qui iront aux urnes le 1er novembre vont voter oui. Et si la « contribution » à l'opération du MSP est d'appeler à « non » mais à... voter quand même ? La semaine a été pénible. Pour rester dans le référendum constitutionnel, il y a un homme et une commission que nous avons failli oublier. C'est un peu normal qu'on les oublie, puisque le pays n'organise quand même pas une élection par mois et quand vous n'avez pas vraiment marqué les esprits, on vous oublie pour moins que ça. Ce doit être pour ça que M. Charfi et sa commission ont frappé fort : il faut marquer les esprits et en l'occurrence, c'est vraiment réussi. Demander à des opposants à un projet de loi de faire campagne en transmettant leurs discours plusieurs jours avant de les prononcer, c'est très fort ! La semaine a été pénible. De l'attaque à la feuille de boucher commise par un jeune Pakistanais devant l'ancien siège de Charlie Hebdo, on retiendra deux choses marquantes, le reste étant familier des attentats terroristes. D'abord l'utilisation de plus en plus récurrente des armes blanches. Le fait peut rassurer puisqu'il peut indiquer que la logistique terroriste est en déclin. Mais ça peut également constituer un indice d'une autre nature : il y aurait de plus en plus de disponibilités à l'exécution d'opérations audacieuses et risquées. Mais le fait marquant est peut-être la réaction de l'entourage du jeune Pakistanais. Le papa se dit « fier de son fils » qui va l'emmener au paradis dans son sillage. D'autres habitants de son village pensent qu'il a « accompli un bon travail » en défendant sa religion. Une question tout de même : ces réactions ont surpris parce qu'on ne les attendait pas ou parce qu'avant, on ne demandait pas aux proches de terroristes ce qu'ils pensent de leurs actions ? La semaine se termine péniblement. Donald Trump et son épouse viennent d'être testés positifs au Covid-19. D'abord, il y a le personnage qui ne suscite pas beaucoup de sympathie en dehors du cercle de ses électeurs. Mais on ne peut pas se réjouir que quelqu'un attrape une maladie. On ne s'en réjouit pas mais on ne peut pas empêcher les autres d'en rire. Et pour ce qui est d'en rire, on en a vraiment ri, aux quatre coins du monde. Qu'on ne s'y méprenne pas pour autant. Si on s'est autant esclaffé sur le couple présidentiel américain dans son malheur, ce n'est pas parce que la situation est particulièrement drôle mais parce qu'elle appelle surtout des leçons à tirer. Trump a vraiment fourni de la matière, avec la négation de la maladie, son ironie et ses solutions fantasques. Vieille question : faut-il rire de tout ? S. L.