Le bureau fédéral de la Fédération algérienne de football se tiendra aujourd'hui avec, au menu, plusieurs points. Celui lié au lancement de la saison 2020-2021 dans les deux ligues professionnelles occupera le plus gros du débat entre les membres du BF. Le sujet est d'une extrême sensibilité : malgré le feu vert des autorités sanitaires et publiques, le début de ladite saison n'est pas acquis pour le 20 novembre, comme annoncé par le MJS. Plusieurs facteurs plaident pour un report du coup de starter des deux Championnats. Jusqu'à hier, plusieurs clubs n'avaient pas encore effectué leur retour aux entraînements. Faute de moyens financiers pour régulariser leurs joueurs et autres membres du personnel du club, mais aussi pour offrir une couverture sanitaire à l'ensemble de l'effectif. Il ne s'agit pas uniquement d'équipes de la Ligue 2 dont la majorité attend un signe, d'abord, sur la date de reprise de leur Championnat. Des clubs de la Ligue 1 sont dans l'incapacité d'effectuer leur reprise, au moment où quelques clubs comme le MCO et l'ESS ont attendu ce week-end pour rassembler leurs troupes en vue d'entamer le travail préparatoire. Sur un plan pédagogique, l'on peut facilement attester que les plans de la DTN validés par les médecins de la cellule fédérale ne sont pas pris en considération. En effet, avant que la décision de reprendre le 20 novembre n'ait été prise, il était recommandé aux clubs une préparation de huit semaines minimum. Les experts de la DTN prenaient en ligne de compte la longue phase de repos effectif traversée par les joueurs, laquelle a causé une forme de «destruction» de l'acquis athlétique des footballeurs. Il ne s'agit plus d'une préparation générale de remise en forme, mais d'un travail plus approfondi sur le double plan physique et mental. La majorité des sportifs ont été affectés par la crise sanitaire même s'ils n'ont pas été contaminés par le Covid-19. Le stress généré par le long arrêt doit faire l'objet d'un travail spécifique que nos clubs ne peuvent fournir du fait notamment de l'absence d'un personnel qualifié et spécialisé en psychologie. Un travail qui doit prendre en considération la dure charge compétitive qui attend joueurs et techniciens lors du prochain exercice. Les clubs des deux ligues professionnelles avaient, en effet, opté pour un championnat à formule classique (aller et retour). La Ligue 1 qui passera à 20 clubs aura 38 journées tandis que la L2 à 2 groupes de 18 clubs s'étalera sur 34 journées. Depuis ce choix, chacun parmi les responsables de clubs et de la LFP est rentré chez lui avec le sentiment d'avoir «triomphé». Or, le retour sur terre a été des plus durs. Les caisses étant vides, les joueurs et entraîneurs sont allés saisir la CNRL pour réclamer leurs dus, les dirigeants se rendront finalement compte que tenir la route dans un calendrier allongé ruinerait davantage les entités sportives. C'est pourquoi quelques voix se sont élevées pour dénoncer le choix de la formule classique sans pour autant proposer le modèle le plus adéquat pour organiser le prochain Championnat. Vendredi, c'est le patron de la LFP, Abdelkrim Medaouar qui viendra enfoncer le clou en annonçant que «le calendrier de la L1 est disponible» et que «la saison 2020-2021 s'étalera jusqu'au mois de juillet», sans préciser s'il s'agit du début ou de la fin du 7e mois de l'année civile. Et là, Medaouar se montre «positif» en suggérant que les 38 journées de la Ligue 1 soient bouclées en 8 mois, soit un peu plus de trente-six semaines, en prenant en compte les matchs internationaux des sélections et des clubs (Coupes africaine et arabe) et les 5 tours de la Coupe d'Algérie. Mais surtout une mini-trêve qui permettrait aux clubs de «faire leurs comptes» et aux joueurs de reprendre un peu de souffle. Une petite piqûre de rappel pour mieux comprendre l'infaisabilité du «projet» de Medaouar. Le Championnat de France de ligue, dont le calendrier s'étale sur 38 matchs (aller et retour) a été lancé le 22 août et s'achèvera en mai 2021, soit 9 mois de compétition avec des matchs durant les jours ouvrables. S'il est vrai que la comparaison n'a pas lieu d'être, il faudrait bien trouver une raison aux prévisions émises par le président de la LFP. Un Medaouar qui doit quitter ses fonctions au plus tard au mois d'avril prochain, laissant derrière lui un «fastidieux» fardeau pour son successeur... M. B.