L'assassinat de Chaïma Saâdou n'a laissé personne indifférent. C'est le meurtre de trop pour plusieurs femmes à Constantine notamment celles qui ont décidé d'organiser un rassemblement le jeudi devant l'esplanade du palais de la culture Mohamed-Laïd-Al Khalifa. Face au déploiement des services de sécurité, les femmes ont été contraintes d'observer leur sit-in au niveau du square du centre-ville à une centaine de mètres. En effet, un élan de solidarité s'est inscrit dans la foulée de la vague de dénonciation sur les réseaux sociaux, les femmes, dont la plupart étaient relativement jeunes, des étudiantes et des hommes se sont relayés pour prendre la parole et dénoncer ce qui est arrivé à Chaïma Saâdou mais surtout, les violences faites aux femmes et la «banalisation du viol dans une société complice par son mutisme », a-t-on estimé. Les manifestantes ont dénoncé le traitement médiatique de l'affaire de Chaïma en accusant une certaine presse de rapporter des contre-vérités et des préjugés. Amira, une jeune militante qui a abordé la question de l'insécurité et l'injustice faite aux femmes en général et la normalisation de la culture du viol a indiqué : «Nous sommes toutes concernées» avant de crier sa colère et celle de plusieurs de ses amis présents «stop aux féminicides» «stop à la violence contre les femmes» et rappeler les meurtres odieux de Ikram, Asma, Amira, Razika et de toutes les autres assassinées en 2020. I. T.