Comme au bon vieux temps du militantisme et de la solidarité, outre la centaine de militantes de divers associations et collectifs féministes, dont le Réseau Wassila pour la défense des droits des femmes, Tharwa n'Fadhma n'Soumer et autres. Des militants démocrates et associatifs dont le Rassemblement action jeunesse (RAJ), la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (Laddh), le Mouvement démocratique et social (MDS), le Parti socialiste des travailleurs (PST), l'Union des travailleurs socialiste (UTS) et autres électrons libres étaient également là pour rendre un dernier hommage à la défunte Razika. Interrogée sur les raison de sa venue, Imane, une jeune militante, répond avec beaucoup d'émotion : «Je suis ici pour montrer que les femmes algériennes sont encore des résistantes, et qu'on ne lâchera pas. Le Sénat a tué Razika et toutes les autres. Chaque fois qu'une femme est battue, harcelée, violée aujourd'hui cela se fait avec la complicité du Sénat qui gèle encore la loi sur les violences faites aux femmes.» Il faut dire que la colère des présents était à son comble. Le silence des autorités et des partis politiques est ressenti comme une «complicité» passive face aux violences que subissent les femmes. «Comment nos autorités censées protéger les citoyens ne réagissent-elles pas face à une telle tragédie qui, rappelons-le, n'est pas un fait isolé ?», demande Yasmina Chouaki. Après les traditionnels chants féministes et les slogans qui ont enroué quelque peu les voix des présents, des militantes ont pris la parole pour condamner fermement l'assassinat de Razika Cherif. «Condamner cet assassinat est une obligation pour tous les citoyens algériens et les autorités. Ceux qui se taisent se condamnent à être les complices du crime, de ce féminicide», s'accordent à dire les oratrices. Dans un deuxième temps, c'est le code de la famille qui sera visé. «C'est le code de la famille qui aujourd'hui légitime les féminicides», diront-elles. Enfin, les féministes présentes sur place feront le même constat sur la nécessité de rassembler les rangs. «Le mouvement féministe algérien doit aujourd'hui être redynamisé et renforcé», recommandent-elles. Elles étaient nombreuses les jeunes femmes sur place, venues dire stop à la discrimination sexuelle. T. M.