Décidément, les partis qui ont décidé de voter « non » lors du référendum pour la révision de la Constitution du 1er novembre prochain, qui se recrutent essentiellement parmi les islamistes, sont interdits d'activité. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) d'Abderrezak Makri et le Front pour la justice et le développement (FJD), d'Abdallah Djaballah ont, en effet, dénoncé l'interdiction de meetings qu'ils ont prévus pour animer la campagne contre le projet de révision constitutionnelle. Le président du MSP a fait état de la non-autorisation d'un meeting à Sétif, d'une sortie de proximité et d'un autre meeting à Oran. « Il n'est pas facile de dire un simple non au référendum sur la Constitution sous la culture de l'autoritarisme », a-t-il dénoncé. Et de soutenir que « les obstacles dressés devant ceux qui disent non et l'utilisation de l'administration pour réussir les activités de ceux qui disent oui » sont une preuve de ce que peut réserver cette Constitution au pays. Abdallah Djaballah s'est plaint, lui aussi, de la non-autorisation d'organiser un meeting à Annaba pour dire non au projet de la révision de la Constitution. Une source de l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie) a défendu cette interdiction, dans un quotidien arabophone, en affirmant que le parti de Djaballah ne réunit pas les conditions définies par l'Anie pour participer à la campagne référendaire, à savoir disposer d'un groupe parlementaire ou d'élus au niveau d'au moins 25 wilayas du pays. Pourtant, un autre parti islamiste qui ne réunit pas ces conditions est autorisé à animer la campagne en faveur du projet constitutionnel. Il s'agit du mouvement El Islah qui était parmi les partisans du cinquième mandat et dont le président, Filali Ghouini, anime des meetings pour appeler à voter oui en faveur du projet. Dans un communiqué rendu public avant-hier dimanche, l'Autorité nationale indépendante des élections a rappelé que l'octroi des salles et autres espaces pour abriter les rassemblements et meetings dans le cadre de la campagne référendaire sur le projet d'amendement de la Constitution du 1er novembre prochain était soumis à une autorisation préalable délivrée par l'autorité administrative et tributaire de l'application stricte du protocole sanitaire. Cette décision intervient en application de l'arrêté du 3 octobre 2020 fixant les règles régissant la tenue des réunions et manifestations publiques dans le cadre de la campagne référendaire sur le projet d'amendement de la Constitution, notamment son article 7, a précisé l'Anie, préconisant le port obligatoire du masque, le respect de la distanciation physique et la mise à disponibilité du gel hydroalcoolique désinfectant. Elle a invité l'ensemble des acteurs à faire montre de responsabilité en veillant à l'application rigoureuse des gestes barrières en vigueur afin d'éviter toute éventuelle propagation du coronavirus et préserver, partant, la santé et l'intégrité des citoyens. K. A.