Après huit mois de coupure, les élèves du cycle primaire reprennent demain le chemin de l'école. La rentrée s'annonce des plus particulières. Le protocole sanitaire devant être appliqué au niveau des établissements scolaires s'avère difficile à mettre à exécution. Les chefs d'établissements font également face à une résistance de la part des enseignants qui estiment que la nouvelle répartition pédagogique augmente leur charge de travail. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - C'est en portant un masque que les élèves du cycle primaire feront leur rentrée demain, signe que la reprise ne se fait nullement dans des conditions ordinaires. Dès le portail, ils devront se soumettre à un protocole sanitaire que les chefs d'établissements sont tenus de faire respecter. Avant même que les élèves ne rejoignent les classes, des difficultés sont rencontrées sur le terrain. L'engagement des communes n'est pas le même partout, les moyens financiers encore moins. Dès hier, au niveau des écoles primaires, l'opération de désinfection des lieux a commencé. Elle se fait avec les moyens du bord mobilisés par les services de la commune. C'est le personnel de cette dernière qui a été chargé du nettoyage des infrastructures. Ils le font comme ils le peuvent. N'ayant aucune formation en matière de désinfection, c'est plutôt à un grand toilettage qu'ils se sont adonnés. Une fois les élèves arrivés, ce sont les enseignants qui devront veiller au respect des consignes sanitaires, à savoir le port du masque et la distanciation sociale. Une mission que beaucoup d'entre eux s'apprêtent à remplir sans grande conviction, estimant avoir déjà beaucoup à faire au plan pédagogique. Et pour cause, la pandémie a imposé une totale révision de la répartition de l'année scolaire et des emplois du temps. Le système de double vacation qui sera adopté dans la grande majorité des écoles n'a pas été très bien accueilli par les enseignants qui craignent de voir leur volume horaire hebdomadaire augmenter. L'année scolaire s'annonce d'ores et déjà sur fond de protestation. Les directeurs de l'éducation des 48 wilayas ont eu à évoquer toutes les difficultés auxquelles le secteur fait face à la veille de la rentrée au cours d'une réunion par visioconférence présidée par le ministre de l'Education. Aux nombreuses interrogations soulevées par les directeurs au niveau local, le ministre de l'Education a répondu qu'il devenait inévitable de cohabiter avec le virus, appelant la famille de l'éducation à se mobiliser pour la réussite du protocole sanitaire et les plans pédagogiques exceptionnels élaborés par son département ministériel. Un véritable défi au regard de la situation sanitaire mais également du contexte général fait d'appréhensions tant chez les parents que l'ensemble des travailleurs du secteur. N. I.