L'association culturelle Safia-Kettou d'Aïn-Sefra a commémoré ce jeudi 22 octobre, le 116e anniversaire de la disparition tragique d'Isabelle Eberhardt. Journaliste et écrivaine, elle périt, rappelons-le, sous les décombres suite à l'effondrement de sa maison, dans la crue de l'oued-Sefra, le 21 octobre1904 et fut enterrée selon le rite musulman au cimetière Sidi-Boudjemaâ de Aïn-Sefra. Appelée communément Si-Mahmoud pour son uniforme masculin en cavalier arabe, Isabelle Wilhelmine Marie Eberhardt est née le 17 février 1877 à Genève, d'origine russe et suisse, elle vint dans la région de Aïn-Sefra en tant que journaliste d'El-Akhbar et de la Dépêche algérienne, quelques jours seulement avant le maréchal de France, Louis Hubert Lyautey, dépêché en 1903 pour commander la subdivision de Aïn-Sefra et superviser les troupes coloniales, à la suite des évènements sur les razzias de ksar Sfissifa, le siège de Taghit, et la bataille d'El-Moungar (insurrection de Cheikh Bouamama). Le 116e anniversaire de sa mort a été commémoré sous le thème «Isabelle, et sa défense des droits des Algériens, du temps du colonialisme». Dès ses premiers pas en Algérie, elle s'est insurgée contre les comportements inhumains des troupes coloniales et dénoncé leurs agissements. Son regard n'allait se poser ni sur l'orient des richesses ni sur celui des mirages, il n'allait qu'à l'orient des réalités quotidiennes à «ceux qui n'ont rien et à qui on refuse jusqu'à la tranquillité de ce rien». Elle ne racontait de l'Algérie «rien de ce qui aurait pu plaire au colonialisme». Relève-t-on de ses écrits et des écrits de quelques écrivains et chercheurs à l'exemple d'Edmonde-Charles-Roux (décédée en janvier 2016), Mohamed Rochd (Jules-Kempf), Jean-René Huleu et Marie Delacour, Mohamed Maalaj, Brigitte Riera, Catherine Stoli-Simon...), et bien d'autres écrivains, historiens et chercheurs qui ont consacré leurs recherches sur cette énigme qu'est Isabelle Eberhardt. Elle meurt à l'âge de 27 ans, lors de la crue subite et catastrophique de l'oued-Séfra, le 21 octobre 1904. Elle repose au cimetière musulman Sidi-Boudjemaâ à Aïn-Sefra, sur ce désert d'Algérie qu'elle a tant chéri. Qu'elle repose en paix. B. H.