Le Royaume-Uni et le Japon ont signé vendredi à Tokyo leur accord commercial bilatéral, le premier grand traité du genre post-Brexit pour Londres, alors que d'intenses négociations se poursuivent entre Britanniques et Européens. Couvrant des secteurs allant du textile aux nouvelles technologies, en passant par le fromage et des pièces automobiles, cet accord, qui avait été annoncé le 11 septembre à Londres, reproduit en grande partie l'accord UE-Japon existant, qui ne s'appliquera plus au Royaume-Uni à compter du 1er janvier. Le texte a été présenté par Londres comme le moyen d'augmenter les échanges commerciaux avec le Japon de 15,2 milliards de livres sterling (16,8 milliards d'euros au cours actuel). L'accord entrera en vigueur le 1er janvier, pour coïncider avec la fin de la période de transition avec l'Union européenne après le Brexit, qui a démarré le 31 janvier 2020. Le Royaume-Uni et l'UE ont repris jeudi des négociations difficiles sur leurs futures relations commerciales, après une semaine de paralysie. Il s'agit pour les deux parties d'éviter un chaos économique à la fin de l'année, alors que des points de friction importants subsistent. L'accord nippo-britannique a été signé lors d'une brève cérémonie en présence de la ministre britannique du Commerce international Liz Truss et du ministre japonais des Affaires étrangères Toshimitsu Motegi. Le Parlement japonais devra encore ratifier l'accord d'ici la fin de l'année pour qu'il entre en vigueur. Le commerce entre le Royaume-Uni et le Japon a représenté plus de 30 milliards de livres sterling l'année dernière, a rappelé le gouvernement britannique. C'est cependant très peu comparé aux échanges commerciaux entre Londres et l'UE (près de 700 milliards de livres en 2019). Dans un communiqué publié en amont de la signature, Londres n'a pas manqué de souligner les avantages de l'accord avec Tokyo par rapport aux arrangements du passé avec l'UE, cela clairement à des fins de politique intérieure. «Façonné par la Grande-Bretagne», il va «au-delà de l'accord avec l'UE» et garantit «des avantages sur mesure aux citoyens et aux hommes d'affaires britanniques», selon le communiqué. Il sécurise aussi des gains majeurs «qui seraient impossibles avec une appartenance à l'UE», a encore insisté Londres. Il ouvre enfin la voie pour le Royaume-Uni à des «liens plus étroits»avec 11 pays du Pacifique dans le cadre du traité commercial transpacifique (CPTPP).