Jusqu'à présent, le gouvernement britannique a envoyé des messages contradictoires concernant le règlement financier du Brexit dans le cadre d'un accord sur les modalités de sortie du Royaume-Uni de l'UE à compter de fin mars 2019. Le Royaume-Uni ne paiera la facture du divorce avec l'Union européenne qu'à la condition qu'un accord commercial soit trouvé, a déclaré le nouveau ministre britannique du Brexit, Dominic Raab, dans une interview publiée hier dans le Sunday Telegraph. L'eurosceptique Dominic Raab, qui a remplacé le 9 juillet David Davis, après la démission de celui-ci, a affirmé qu'une «certaine conditionnalité entre les deux» était nécessaire. «L'article 50 (du traité de Lisbonne, sur le processus de sortie de l'UE) exige (...) qu'il y ait un futur accord-cadre pour la relation que nous aurons (avec l'UE) à l'avenir, donc les deux sont liés», a déclaré M. Raab au Sunday Telegraph. «Vous ne pouvez pas avoir, d'un côté, une partie remplissant toutes les conditions et, de l'autre, une partie qui ne les remplit pas, ou qui va doucement, ou qui ne s'engage pas», a ajouté le ministre. Jusqu'à présent, le gouvernement britannique a envoyé des messages contradictoires concernant le règlement financier du Brexit dans le cadre d'un accord sur les modalités de sortie du Royaume-Uni de l'UE à compter de fin mars 2019. La Première ministre britannique, Theresa May a accepté en décembre un accord financier d'un montant total de 35 à 39 milliards de livres sterling (39-44 milliards d'euros) qui, selon les ministres, dépendait de l'établissement des futures relations commerciales. Cet accord avait rapidement été remis en cause par des membres du gouvernement. Le ministre des Finances, Philip Hammond, partisan d'une rupture «douce» avec l'UE avait cependant considéré comme «inconcevable» le fait que Londres n'honore pas ses engagements financiers même en l'absence d'accord commercial, soulignant que ce n'était pas «pas un scénario crédible». Le Royaume-Uni doit quitter l'UE fin mars 2019, et les deux parties sont censées parvenir à un accord de divorce d'ici la fin octobre afin d'organiser la séparation, jeter les bases de leur relation future et donner le temps au Parlement européen et aux Parlements nationaux de ratifier le texte. Dominic Raab a rencontré pour la première fois cette semaine Michel Barnier, le négociateur en chef de l'UE et y retournera jeudi pour de nouvelles discussions. «Si l'énergie que nous mettons dans ces négociations, l'ambition et le pragmatisme sont réciproques, nous obtiendrons un accord en octobre», a déclaré M. Raab à la BBC dimanche. Il a ajouté qu'il serait «franchement irrationnel» pour l'UE d'opter pour «le pire des scénarios», celui d'une absence d'accord à l'issue des négociations. Londres comme Bruxelles disent vouloir aboutir à un accord mais tous deux se préparent à l'éventualité d'un échec des négociations. Les Européens s'inquiètent de l'enlisement des discussions et des remises en cause constantes en interne de la stratégie de Theresa May. Selon un sondage publié par le Sunday Times, seuls 12% des Britanniques interrogés pensent que le «plan de Chequers» de Theresa May sur la future relation commerciale du Royaume-Uni avec l'UE après le Brexit serait «bien» pour le pays.