Mercredi dernier, les écoles primaires ont accueilli les élèves après plus de sept mois d'interruption des cours. Appuyée par un dispositif sanitaire particulier, la rentrée scolaire a eu lieu dans un climat très sensible. Avec un virus toujours actif, le personnel de l'éducation et de façon plus prononcée les parents d'élèves redoutent toujours que les établissements scolaires se transforment en foyers de contamination. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Comme prévu, des mesures organisationnelles encore jamais appliquées jusqu'ici ont conduit la reprise des cours. Notons qu'un protocole sanitaire spécifique a été élaboré par la commission de suivi de la pandémie afin d'éviter que le virus se propage en milieu scolaire. Pourtant, bien que draconiennes, ces mesures sont loin d'apaiser les angoisses des parents d'élèves. Surtout que l'on assiste depuis quelques jours à une recrudescence des cas de contamination, mais pas que. Les conditions dans lesquelles se trouvent plusieurs établissements du pays soulagent encore moins les appréhensions des parents. S'exprimant sur le déroulement de cette rentrée scolaire, Ahmed Khaled, président de l'Association des parents d'élèves, a dans ce contexte noté certains manquements sur le plan matériel. «Nombreux établissements ne sont dotés d'aucun outil de protection pas même les plus élémentaires», a-t-il constaté. Les zones déshéritées souffrent particulièrement de cette situation, témoigne-t-il. Ahmed Khaled ajoutera que cet état de fait a d'ailleurs incité plusieurs parents d'élèves à ne pas envoyer leurs enfants à l'école, le jour de la rentrée. «On ne peut leur en vouloir pour ça», conviendra-t-il. Il rappelle que l'origine de ces couacs provient du fait que les APC sont pour la plupart «déficitaires», elles sont ainsi dans l'incapacité de fournir aux écoles un budget conséquent qui leur permettrait de se doter de gel hydroalcoolique, de savon, et autres produits désinfectants... Le président de l'association a affirmé dans ce registre avoir reçu de nombreuses plaintes de la part de parents inquiets compte tenu de ces faits. Pour remédier à cette situation, Ahmed Khaled préconise que les parents d'élèves proposent d'aider les directions des écoles dans le but de munir ces structures des moyens de «protection nécessaires», estimant que c'est la seule alternative. Il rassure, en revanche, qu'en matière d'organisation pédagogique, le bilan de ces deux premiers jours est plutôt satisfaisant. Le découpage des classes ainsi que la répartition du temps scolaire sont, selon lui, des mesures «très utiles et bien pensées». Il affirme que sur ce plan, «l'organisation a été plus ou moins irréprochable». Il insiste, par ailleurs, sur l'importance de faire respecter les mesures barrières dans les établissements scolaires si l'on veut éviter «le pire». Selon lui, le sort de l'année scolaire dépend toujours de l'évolution de la situation sanitaire dans le pays et, par conséquent, des consignes du comité scientifique. Il faut dire qu'au moment où les nouveaux cas de contamination repartent à la hausse, les parents d'élèves partagent le même sentiment d'incertitude. En même temps, ils tiennent à ce que leurs enfants reprennent les cours afin de ne pas accuser un retard préjudiciable dans les programmes. Bien que ces inquiétudes soient justifiées, en sachant que la pandémie du Covid-19 sévit toujours, la majorité des syndicats du secteur maintiennent leur position et se disent favorables à cette reprise. Selon les syndicalistes, le fait est que ralentir davantage le cours de l'année scolaire ne sert nullement l'intérêt de l'élève et son avenir. Ils appellent, en outre, les autorités à équiper coûte que coûte tous les établissements scolaires des moyens dont ils ont besoin, d'une part, pour protéger les élèves et le personnel de l'éducation, et d'autre part, pour rassurer les parents. M. Z.