L'économie de l'énergie est, pour le P-dg de la Sonelgaz, d'abord un problème social avant qu'elle ne soit une préoccupation économique. Il plaide ainsi pour un mode de consommation de l'énergie au détriment des habitudes de consommation courantes. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Le taux de perte d'électricité en Algérie avoisinait, il y a quelques années, les 17 et 18% , avant de diminuer jusqu'à atteindre entre 12 et 13%. Une baisse que le P-dg de la Sonelgaz qualifie de «conséquente» , et concrétisée précise-t-il, grâce aux efforts de rationalisation, de sensibilisation et de lutte contre la fraude sur l'énergie et les compteurs. Toujours est-il, ces pertes demeurent importantes par rapport aux niveaux normatifs dont le taux ne dépasse pas les 6 à 7%. «Ce sont des pertes techniques qui interviennent sur le réseau. Elles sont tout à fait normales, à l'instar des grands opérateurs dans tous les pays du monde. Pour les atteindre, nous ne pouvons mener ce travail seuls. Il faut conjuguer les efforts des uns et des autres», soulignait Chahar Boulakhras, hier, en marge de la Journée d'étude sur l'économie de l'énergie, organisée par le Conseil national économique et social (Cnes) à Alger. Rationaliser davantage l'énergie estime-t-il, passe obligatoirement, par l'adoption d'un mode de consommation. «Il faut passer d'une habitude de consommation que nous connaissons à un mode de consommation. Cela va permettre d'améliorer la situation des citoyens avec la même qualité de service, à travers tout le territoire national», insiste-t-il. D'ailleurs, poursuit-il, «tous les modèles énergétiques qui seront adoptés par l'Algérie vont prendre en considération la rationalisation de la consommation. La réussite des programmes de transition énergétique repose sur le binôme : modèle de production et modèle de consommation», dit-il. Selon lui, l'utilisation optimale et efficace de l'énergie permettra des investissements directs de manière plus précise, améliorera l'utilisation des installations énergétiques et réduira les coûts. Le P-dg de la Sonelgaz rappelle, à cet effet, que son groupe est engagé dans la stratégie de mise en œuvre des programmes de développement énergétique en infrastructures, notamment la production. «Nous sommes passés d'une production mono-combustible, basée principalement sur le gaz, à la diversification de la production. En termes de modèle de production, des efforts restent à poursuivre , mais le modèle de production ne sera consolidé que par un modèle de consommation», dit-il encore. Le président du Cnes, Rédha Tir, souligne à son tour, l'importance de l'économie de l'énergie. «C'est une priorité pour faire face aux problèmes économiques que traverse le pays, notamment la chute des prix des hydrocarbures et la crise sanitaire de Covid-19 qui n'a fait qu'empirer la situation économique et sociale en Algérie et dans le monde», note-t-il. Il estime, toutefois, que l'effort de recherche de solutions pour économiser l'énergie et rationaliser sa consommation ne devrait pas être uniquement du seul ressort de l'Etat. «Il faut que la société, avec toutes ses composantes, participe à trouver des solutions efficaces à travers, notamment, la lutte contre certains comportements qui sévissent dans la société et qui contribuent au gaspillage de l'énergie», dira-t-il. Ry. N.