Les origines des nombreux incendies qui se sont déclenchés simultanément la nuit de vendredi dernier dans plusieurs régions du centre et de l'ouest de l'Algérie n'ont pas encore été identifiées. Pourtant, la Protection civile n'écarte nullement la piste criminelle. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Même si les raisons des feux qui ont ravagé vendredi dernier de nombreux hectares de forêts à travers une dizaine de wilayas du centre et de l'ouest du pays, et fait deux morts, n'ont toujours pas été déterminées, le directeur de l'information et des statistiques à la Protection civile, le colonel Farouk Achour, n'écarte pas la piste criminelle. Pour lui, le déclenchement de plusieurs foyers d'incendies sur un linéaire surtout de nuit n'est pas «normal». «Les probabilités de naissance de départ de feu de nuit sont extrêmement faibles. Les conditions ne s'y prêtent pas vraiment parce qu'il y a plus d'humidité», explique-t-il hier sur les ondes de la Chaîne 3. À partir de cette analyse, le représentant de la Protection civile affirme presque qu'il y a eu «quelque chose» cette nuit et qu'il va falloir creuser pour déterminer les raisons et identifier les auteurs de ces incendies. «Il est important de connaître les raisons afin de pouvoir par la suite mettre en place des plans de prévention cohérents et tous les outils permettant d'appréhender l'année prochaine avec un dispositif meilleur», dit-il. L'invité de l'émission précise à cet effet que ces feux de forêt ont beaucoup de similitudes avec ceux enregistrés en 2018 et qui avaient affecté les régions des frontières est du pays jusqu'à la région de Chlef. «Plus d'une vingtaine de wilayas ont connu plusieurs foyers d'incendie. Même des zones où habituellement il n'y a pas de départ de feu ont été touchées. Les enquêtes menées par la Gendarmerie nationale ont permis des arrestations et la poursuite en justice des responsables», se rappelle-t-il. D'ailleurs, poursuit-il, «je pense qu'il y aura la même chose cette fois-ci». Pour lui, il est plus que judicieux d'entreprendre toutes les enquêtes nécessaires sur les incendies de vendredi dernier «pour tirer tous les enseignements et que justice soit faite». Soulignant l'intérêt de la forêt, le colonel Achour estime que les sanctions contre le phénomène de la pyromanie doivent être exemplaires. «Il est indispensable d'appliquer la réglementation de manière très stricte pour éviter d'avoir des comportements pareils», insiste-t-il. Des comportements qu'il qualifie d'«extrêmement dangereux» car, note-t-il, le préjudice est énorme. «Ces incendies ont causé des pertes de vies. Beaucoup de personnes ont perdu leurs sources de revenus sans oublier la destruction d'un écosystème auquel il faudra énormément de temps avant qu'il ne se régénère», précise-t-il. Par ailleurs, le directeur de l'information et des statistiques à la Protection civile assure que tous les feux déclenchés dans la nuit de vendredi à samedi derniers ont été circoncis sans pour autant donner le bilan définitif. «Il va falloir du temps pour évaluer avec précision, l'ensemble des pertes», s'est-il contenté de dire. Ry. N.