L'Argentine a concédé le nul à domicile contre le Paraguay (1-1), jeudi lors de la 3e journée des qualifications sud-américaines pour la Coupe du monde-2022. La déception n'est que comptable, la prestation collective a elle été convaincante. Après les victoires poussives et bienheureuses contre l'Equateur (1-0) et en Bolivie (2-1), l'Argentine a rendu - face à une opposition d'un autre calibre - sa copie la plus complète depuis le début des ces éliminatoires. Mais pour que l'Argentine retrouve sa fameuse «grinta», il lui a fallu être menée au score. Le penalty obtenu par le Paraguayen Almiron, résultat d'une course pleine de hargne au milieu de la surface de réparation stoppée irrégulièrement par Otamendi, transformé par Romero à contre-pied (22e), a eu le mérite de réveiller une Albiceleste jusque-là trop consciencieuse. C'est sur un corner de Lo Celso, dont la trajectoire a été puissamment coupée aux six mètres par Gonzalez, que les hommes de Lionel Scaloni sont revenus au score avant la pause (1-1, 40e). Si elle a constamment confisqué le ballon (68% de possession), l'Argentine s'est heurtée à d'infatigables Paraguayens qui ont mené un pressing constant sur le porteur de balle. Et ce point du nul arraché, leur second (2-2 face au Pérou) en plus de la victoire 1-0 au Venezuela, est mérité. La volonté était d'étirer le bloc paraguayen et les Argentins ont usé de la passe à dix (645 contre 235) avant de chercher à servir Messi à l'approche de la surface. Associé à Ocampos sur sa gauche et Lautaro Martinez sur sa droite, la Pulga a été un chef d'orchestre sous-pression défensive qui a cherché désespérément des appuis en pivot dos au but. Tournant autour de la surface, ce n'est qu'à la 65e qu'il a pu permettre à Lautaro Martinez de se retourner et décocher un tir du gauche dans les gants du gardien paraguayen. Visiblement impliqué, Messi a cru délivrer les siens lorsqu'une passe en retrait en aveugle de Lo Celso lui faisait placer un plat du pied gauche dans les filets adverses. Comme libéré d'un poids, souriant comme jamais, Messi a sauté hilare dans les bras de Lo Celsio. Mais la joie, proportionnelle au défi proposé par les hommes du technicien argentin Eduardo Berizzo, disciple de Marcelo Bielsa dont il a été l'assistant en équipe nationale du Chili entre 2007 et 2010, a été de courte durée. L'arbitre brésilien refusait le but pour une faute à l'origine de l'action, dans le camp argentin. Messi s'est cru encore sauveur de la nation à la 72e en déposant un coup franc sur le dessus de la barre transversale. Il s'offrait même une balle de match sur un coup franc au même endroit qu'il avait lui-même provoqué. Mais il heurtait cette fois le mur (91e). Prochain rendez-vous mardi au Pérou où l'Argentine cherchera à rester au moins invaincue.