À 31 ans, "La Pulga" court après un premier trophée avec la sélection, lui qui a tout gagné en club. Ce devait être une fête mais le Venezuela a gâché le retour après huit mois d'absence de Lionel Messi sous le maillot de l'Argentine (3-1), vendredi, en match amical. La "Vinotinto", 32e nation Fifa, s'est montrée impitoyable face à une équipe de l'Albiceleste complètement dépassée : Salomon Rondo (5'), Jhon Murillo (44') et Josef Martinez (75') ont ainsi coulé les coéquipiers de Lionel Messi, balbutiants malgré le but de Lautaro Martinez (59'). "Ce match ne m'a pas plu", a pesté le sélectionneur argentin Lionel Scaloni. "Mais il vaut mieux que ça arrive maintenant que plus tard." La 129e sélection de Messi a tourné court. La dernière fois qu'il avait porté le maillot de l'Albiceleste, c'était à l'occasion d'une défaite face à l'équipe de France (4-3), en huitième de finale de la Coupe du monde. "Leo" a donc repris comme il avait terminé, en perdant sans gloire. Sa prochaine occasion de briller en sélection n'interviendra cependant pas tout de suite : l'équipe argentine a annoncé vendredi soir qu'il avait déclaré forfait pour le match amical contre le Maroc, en raison d'une douleur persistante au pubis. Cette fois, la déconvenue a peut-être moins d'importance pour le quintuple Ballon d'Or. Car cette fin d'exil avait un objectif : préparer au mieux la Copa America, avec pour objectif à terme de la remporter. À 31 ans, "La Pulga" court en effet après un premier trophée avec la sélection, lui qui a tout gagné en club. Après neuf Ligas, quatre Ligues des champions et trois Coupes du monde des clubs, Messi veut soulever le prochain tournoi continental. À l'approche de la Copa America, du 14 juin au 7 juillet au Brésil, l'attaquant du Barça a donc choisi de retenter le coup, pour ne pas rester sur ses trois échecs en finale dans cette compétition, dont les frustrantes deux dernières éditions, en 2015 puis 2016, où l'Albiceleste avait craqué aux tirs au but face au Chili. Mais huit mois après, et malgré un changement de sélectionneur puisque Lionel Scaloni a remplacé Jorge Sampaoli au sortir du Mondial russe, cette Argentine ne semble pas avoir vraiment progressé. Défensivement, les lacunes sont criantes. Et tout le talent d'un Lionel Messi ne parviendra pas à compenser les errements de son arrière-garde. L'absence de Nicolas Otamendi n'explique pas tout : la défense à trois : Lisandro Martinez-Juan Foyth-Gabriel Mercado n'a pas rassuré et a régulièrement été prise de vitesse par Salomon Rondon et Jhon Murillo. Et Messi dans tout ça ? Il a été des rares bons coups argentins : c'est lui qui centre pour Lautaro Martinez (31') au sortir d'un raid solitaire ; c'est encore lui qui tente une frappe enroulée depuis l'entrée de la surface (37'). C'est aussi lui qui lance l'ancien du PSG, Giovanni Lo Celso, passeur décisif sur la réduction du score de Martinez en seconde période. Et c'est enfin lui qui a frappé deux coups francs bien placés en fin de rencontre (81', 88'). En vain. "Les situations que nous nous sommes procurées sont venues des déséquilibres qu'il a créés. En seconde période, on l'a plus trouvé et on a pu voir comment on pouvait l'associer aux autres joueurs", a ajouté Scaloni. Le retour de Messi avait pourtant été fêté en grande pompe, avec une vidéo-hommage de la Fédération, qui comparait Messi à d'autres grands noms du sport argentin, Juan Manuel Fangio ou Manu Ginobili notamment, mais également... au pape. Mais, trop limitée physiquement et techniquement, l'Argentine va devoir montrer autre chose face au Maroc, mardi, à Tanger. Mais ce sera sans Messi, donc. La route vers la Copa America est encore longue.