Le procès de Karim Tabbou, prévu hier au tribunal de Koléa (Tipasa), est reporté une nouvelle fois au 30 novembre en cours, suite à la demande de sa défense. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Il s'agit du septième report de ce procès dans la première affaire où le porte-parole de l'Union démocratique et sociale (UDS), parti non agréé, est poursuivi pour «atteinte au moral de l'armée» et dans laquelle il a bénéficié de la liberté provisoire après un mandat de dépôt de deux semaines. « Ce procès a été renvoyé plusieurs fois en dates du 6 avril et 27 avril dernier, lundi 1er juin, 29 juin, 14 septembre, 26 octobre », a précisé le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), précisant que l'affaire concerne sa première arrestation le 11 septembre 2019, suivie de sa mise sous mandat de dépôt pour 15 jours avant d'être libéré le 25 septembre par le tribunal de Koléa. La veille du report du procès, le frère de Karim Tabbou, Djaffar, a exprimé la crainte de la famille de voir l'ancien premier secrétaire du FFS retourner en prison, lui qui avait été libéré le 2 juillet dernier, à la veille de la fête de l'indépendance, pour une deuxième affaire. Contrairement donc au sixième report du procès qui a été décidé par le tribunal, cette-fois, c'est à la demande de la défense de Tabbou que le procès est reporté. À souligner, dans ce contexte, que certains avocats du collectif de la défense de l'accusé sont contaminés au coronavirus. Arrêté le 11 septembre 2019, Karim Tabbou a été placé en détention provisoire. Le 25 septembre, suite à la demande du collectif de la défense, la chambre d'accusation de la cour de Tipasa avait décidé de le placer sous contrôle judiciaire et ordonné sa libération. Mais le lendemain au matin, il sera arrêté à nouveau et poursuivi pour deux chefs d'inculpation, à savoir «atteinte au moral de l'armée» et «atteinte à l'unité nationale». Des chefs d'accusation qu'il avait rejetés lors de son procès au tribunal de Sidi-M'hamed. Au terme du procès, il est condamné à un an de prison dont six mois ferme. La veille de la fin de sa peine, un procès en appel a été tenu à la cour d'Alger qui avait alourdi sa peine à une année de prison ferme. Mais à la veille de la célébration de l'anniversaire de l'indépendance, le 5 juillet dernier, Karim Tabbou avait été libéré à nouveau et placé une nouvelle fois sous contrôle judiciaire. Ses avocats et des défenseurs des droits de l'Homme dénoncent un véritable «harcèlement judiciaire» contre le porte-parole de l'UDS. K. A.