Le coordinateur de l'Union démocratique ,et sociale (UDS), Karim Tabbou, est poursuivi dans deux affaires distinctes. La première concerne l'atteinte au moral de l'armée et dans laquelle il a bénéficié de la liberté provisoire. Dans la deuxième, pour laquelle il est en détention provisoire, il est poursuivi pour «incitation à la violence et atteinte à l'unité nationale». Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - C'est dans le cadre de la première affaire que Karim Tabbou comparaîtra aujourd'hui, jeudi, devant le juge du tribunal de Tipasa. L'ancien premier secrétaire du FFS a été arrêté devant son domicile le 11 septembre dernier, avant d'être placé en détention provisoire à la prison de Koléa, pour «atteinte au moral de l'armée». Ses avocats avaient demandé sa libération provisoire, expliquant que l'homme présentait toutes les garanties afin de se mettre à la disposition de la justice. Le juge avait alors accepté la requête, prononçant sa décision de le libérer le 25 septembre passé. Mais sa liberté n'a pas duré longtemps. Moins de 24 heures plus tard, il sera arrêté à nouveau devant son domicile. Cette fois-ci, il est poursuivi pour «incitation à la violence et atteinte à l'unité nationale». Le juge d'instruction du tribunal de Sidi-M'hamed a décidé de le placer sous mandat de dépôt à la prison de Koléa. Les avocats de Karim Tabbou ont dénoncé un télescopage entre le droit et le politique, qualifiant ce dernier de détenu politique, à l'instar des autres détenus du mouvement citoyen. Toujours concernant la question des détenus du mouvement, le moudjahid Lakhdar Bouregaâ a informé l'opinion publique, à travers ses avocats, qu'il refuse toute démarche visant à sa libération avant les autres jeunes qui croupissent en prison pour leur engagement en faveur de la révolution populaire. Alors que son mandat de dépôt expirera ce 30 octobre, l'ancien officier de l'ALN et membre fondateur du FFS en 1963 a exigé la libération de tous les jeunes. «Sans exception. Même si on me propose de me libérer, je vais refuser», a affirmé son avocat Abdelghani Badi qui lui a rendu visite à la prison d'El-Harrach, en compagnie d'autres membres de son collectif de défense. Lakhdar Bouregaâ a été arrêté le 29 juin dernier par des agents en civil devant sa maison. Il a été placé sous mandat de dépôt par le juge d'instruction près le tribunal de Bir-Mourad-Raïs pour les chefs d'accusation de «participation, en temps de paix, à une entreprise de démoralisation de l'armée, ayant pour objet de nuire à la défense nationale et à un corps constitué». Pendant ce temps, le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) a dénoncé le renouvellement des mandats de dépôt à plusieurs détenus, porteurs du drapeau amazigh. «Un des juges d'instruction du tribunal de Sidi-M'hamed d'Alger a osé, encore une nouvelle fois, franchir les limites de la bêtise. En renouvelant la détention provisoire pour quelques détenus d'opinion, ce juge confirme que l'appareil judiciaire est entre les mains de cette bande et au service de la contre-révolution», a condamné le Comité dans un communiqué. Il prévoit que les autres détenus d'opinion et politiques, dont le mandat de dépôt va expirer dans les prochains jours, auront le même sort. «Le pouvoir actuel veut maintenir ces détenus, otages du régime, pour faire chantage au mouvement populaire et opérer un coup de force électoral pour régénérer le système», soutient le CNLD. K. A.