La guerre se poursuit au Sahara Occidental où les forces sahraouies intensifient le pilonnage des positions marocaines le long du mur de séparation. Ce week-end, il y a eu d'ailleurs un septième communiqué émis par l'APLS (Armée populaire de libération sahraouie) indiquant que des «attaques intenses» ont été menées mercredi et jeudi au niveau de quatre points de défense marocaine différents. La même source fait état de «pertes matériels et humaines». Depuis la reprise des hostilités, près d'une dizaine de positions ont été la cible d'attaques du même genre. L'armée sahraouie communique régulièrement sur les événements qui se déroulent sur ses territoires et elle a fait particulièrement grand bruit des frappes menées contre le secteur 4 d'Amgala, une parcelle chargée d'histoire car symbolisant la défaite des FAR (Forces armées royales) durant une rude bataille qui les opposait en 1976 au Front Polisario. L'ONU a été informée de la situation qui se déroule sur place par les éléments de la Minurso qui ont affirmé avoir enregistré des échanges de tirs à plusieurs reprises au cours de la semaine qui vient de s'écouler. Le rôle de la Mission des Nations-Unies pour le référendum au Sahara Occidental semble se limiter à l'observation pour le moment, cette dernière a été de tout temps très contestée par les dirigeants de la RASD (République arabe sahraouie démocratique) qui évoquent sa passivité face à la politique du «fait accompli» du Maroc. Etrangement, le Maroc reste, en revanche, éloigné de la guerre de communication qui se mène en parallèle. Le 13 novembre dernier, Rabat avait annoncé avoir lancé une opération militaire à Guerguerat, une zone-tampon qui constitue son seul passage terrestre vers la Mauritanie. Ce passage est resté bloqué plus de deux semaines par des manifestants sahraouis pacifiques qui contestaient les violations quotidiennes, par les Marocains, des règles établies durant l'accord de cessez-le-feu. Ces dernières interdisent toute circulation aux civils et militaires. Depuis cette annonce, le Maroc s'est fait très peu entendre sur le sujet. Nacer Bourita, son ministre des Affaires étrangères, a limité ses propos à une explication évasive de l'attaque que l'armée de son pays avait menée, insistant sur le fait que «l'action n'était pas une provocation». Cette attitude qui demeure la même depuis une semaine tranche avec le ton offensif et les déclarations habituellement faites en temps de crise. Sur le terrain, les forces armées marocaines ne semblent pas avoir l'avantage non plus puisque leur action se limite à des actes de défense. Pour l'heure, l'occupant semble davantage miser sur d'autres méthodes. Plusieurs zones des territoires occupés ont été dernièrement le théâtre d'opérations visant à terroriser la population qui fait preuve d'un grand engouement pour une résolution par la force d'une situation interminable. Laâyoune, capitale occupée du Sahara Occidental, a été «militarisée, les maisons encerclées, perquisitionnées, les déplacements rendus impossibles du fait de la présence policière dans toutes les rues et quartiers», ont dénoncé les Sahraouis. Ces événements se déroulent dans un contexte régional déjà très tendu. L'Algérie s'en retrouve avec un conflit supplémentaire à ses frontières déjà soumises à haute tension au sud et au sud-ouest. Engagée depuis de longues années pour une résolution pacifique du conflit à travers l'application du plan de paix ONU-OUA qui prévoit l'organisation d'un référendum d'autodétermination, Alger considère la situation actuelle comme étant une question de sécurité nationale. A. C.