Souffrant des lourdes créances impayées qui se sont accumulées depuis le début de la crise sanitaire de Covid-19, la Sonelgaz tente, aujourd'hui, de reprendre les activités de recouvrement. Pour ce faire, l'entreprise a mis en place un plan qui vise en premier lieu à récupérer ses créances auprès des administrations, des tertiaires, puis des clients domestiques. Désormais, le recours aux coupures d'électricité n'est plus exclu. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Près de 180 milliards de dinars est le montant global des créances impayées de la Sonelgaz. Accumulées depuis le début de la pandémie, toutes ces factures impayées risquent de déséquilibrer la balance financière de la Société nationale de l'électricité et du gaz si cette situation perdure encore. Selon le directeur général pôle activités travaux et services à la Sonelgaz, Tahar Djouambi, les abonnés domestiques détiennent la plus grande part de ces créances. N'ayant pas été sollicités pour le paiement depuis le début de la crise sanitaire, ces clients cumulent des factures qui s'élèvent, aujourd'hui, à une centaine de milliards de dinars. «Nous sommes arrivés à un stade où cette créance ne fait qu'augmenter et l'écart entre le privé et l'administration se creuse alors qu'auparavant, ils étaient presque au même niveau, soit 50% pour chacun. Aujourd'hui, nous dépassons les 60% chez l'abonné privé et ça commence à peser lourd sur l'entreprise», a-t-il déclaré, hier, sur les ondes de la Radio nationale Chaîne 3. Une situation qu'il incombe aux délais clients étendus, alors qu'habituellement, ils n'excédent pas les 15 à 20 jours. «Nous sommes à des délais qui explosent le plafond qui ont engendré 101 milliards de créances chez le privé», note-t-il. L'invité de la radio affirme que son entreprise œuvre, aujourd'hui, à travers la société de distribution, à reprendre l'activité de recouvrement après plusieurs mois de non-coupures et de non-perturbation de la clientèle au vu de la situation que traverse notre pays. Pour ce faire, un plan a été mis en place par Sonelgaz pour récupérer les créances, en stratifiant les types de clients. «Nous commençons par l'administration puis les tertiaires qui sont les commerces et les petites industries, et nous terminerons par les clients ordinaires de basse tension», détaille-t-il. Certes, poursuit-il, le paiement de toutes ces factures prendra quelques jours, mais il se fera. Tahar Djouambi rappelle, à cet effet, que Sonelgaz a déjà lancé un plan de communication auprès des clients tertiaires qui représentent 30% du montant global des créances impayées. «Nous allons passer à l'action et nous allons commencer avec les clients qui ont le plus de quittances», a-t-il précisé. Toutefois, il affirme que l'entreprise a déjà procédé aux coupures d'électricité pour les administrations et cela s'appliquera aux tertiaires qui refuseraient de payer. «Nous avons déjà coupé à l'administration et nous allons passer à la coupure chez les tertiaires si jamais ils ne viennent pas payer», prévient-il. Quant aux abonnés domestiques, le directeur général pôle activités travaux et services à la Sonelgaz précise qu'un plan de communication a été également lancé. Il sera question de réceptionner les clients et d'examiner leur position et leur capacité de paiement. «Nos systèmes peuvent nous donner la situation par volume de factures impayées par client. Nous allons donc intervenir par niveau de créances par abonné et instaurer un échéancier pour ceux qui ne sont pas en mesure de payer leurs nombreuses factures. Si l'échéancier n'est pas respecté, nous serons dans l'obligation de passer à la coupure», explique-t-il encore. Ry. N.