Désormais, pour beaucoup de personnes travaillant au centre-ville, ou le citoyen lambda, la pause-déjeuner, souvent propice à un moment de détente et de rencontres entre collègues et amis, ne peut plus se faire dans les fast-foods et pizzerias, qui ont l'interdiction de servir leurs clients sur place. La vente à emporter est de règle, mais les endroits où s'installer dans un cadre agréable pour une collation ne sont pas nombreux à Oran. Et l'un des lieux les plus appréciés et connus des Oranais, c'est le jardin de la rue Khemisti en plein centre-ville. C'est l'un des très rares espaces verts bien entretenus, où les femmes seules ou accompagnées, les enfants, les jeunes, y compris les personnes âgées, peuvent rester en toute tranquillité. Il y a des habitués depuis très longtemps comme les grands-mères et grands-pères qui occupent des bancs au soleil, le plus souvent. Ils se connaissent et font des causeries sans fin dès le matin ou les après-midi. Les hommes parlent souvent de politique, et les femmes des belles-filles et des petits-enfants. Les potins des quartiers se transmettent ainsi et font le tour du jardin. Il y a aussi des chats qui ont élu domicile dans ce petit eden et sont grassement nourris par les plus vieux. Les félins n'hésitent pas à chercher une caresse de leur part. Maintenant avec les restrictions, ce jardin est devenu le refuge de jeunes lycéens, de travailleurs des deux sexes, qui viennent s'y installer le temps d'avaler leur casse-croûte. Assis sur les bancs ou autour des rares tables qui existent, les jeunes s'y reposent pendant au moins une heure, déballant leurs sandwichs, chiches-kebabs, leurs pizzas, frites et boissons, mangent et rient à gorge déployée. Le jardin grouille de ces locataires de midi. Le cadre est très agréable d'autant que le climat est encore clément. Du coup, il règne une convivialité dans ce lieu paisible convoité plus que de coutume par une population hétéroclite, surtout en ces temps de pandémie. Fayçal M.