Fortement impactés par la crise sanitaire due au coronavirus, eux qui, pour le gros de leurs troupes, n'ont pas travaillé depuis mars dernier, les transporteurs de voyageurs, notamment ceux exerçant sur les lignes interwilayas, ne savent plus à quel saint se vouer. M.Kebci - Alger (Le Soir) - À l'appel des diverses entités syndicales de cette large corporation, à savoir l'Organisation nationale des transporteurs algériens (Onta), l'Union nationale des transporteurs (Unat), l'Union générale des commerçants et artisans algériens-transport (UGCAA) ainsi que la Fédération nationale des chauffeurs de taxi affilée à l'UGCAA, des rassemblements locaux seront observés, aujourd'hui dimanche, dans la matinée. Des actions de protestation prévues, deux heures durant, de 9h à 11h, devant les sièges des délégations de wilaya du médiateur de la République, précisent ces organisations, et ce, «dans le strict respect des mesures de prévention contre la propagation de la Covid-19» comme le port du masque protecteur et l'observation de la distanciation physique avec le nombre des protestataires limité à seulement 50 personnes Selon le président de la Fédération nationale des chauffeurs de taxi, il s'agit, à travers cette action de protestation, de dénoncer le «terrorisme bureaucratique» qui caractérise le processus de bénéfice de l'aide de 30 000 dinars accordée par le président de la République pour les transporteurs routiers de personnes, fortement impactés par la crise sanitaire du fait que depuis mars dernier, la plupart d'entre eux, notamment ceux assurant les lignes interwilayas, ne travaillent plus. Ce qui a fait d'eux des «chômeurs de luxe», ironise Mohamed Belkhous, qui affirme que le bénéfice de cette aide relève d'un véritable parcours du combattant. Et à notre interlocuteur de mettre le doigt sur ce que ses pairs de la corporation appellent du «terrorisme administratif», allusion faite à l'obligation d'une mise à jour des cotisations auprès de la Casnos (Caisse nationale de sécurité sociale pour les non-salariés) pour bénéficier de cette aide. «Une indemnité qui pourtant, rappelle-t-il, est exempte de toute soumission à une quelconque condition comme mentionné dans le décret présidentiel qui l'a consacrée». Aussi, le président de la Fédération nationale des chauffeurs de taxi trouve «irrationnel de protéger le voyageur au détriment du transporteur». Pour lui, «les deux sont des citoyens à part entière». Mais la question de cette aide n'est pas la seule à être avancée par ces organisations syndicales de la corporation des transporteurs puisqu'ils réclament également, selon Belkhous, la reprise des lignes de transport de voyageurs interwilayas. Une suspension vécue comme un enfer par les professionnels des transports qui se sont retrouvés avec des dettes lourdes liées notamment aux charges des impôts, celles de la Casnos en sus des charges de leurs ménages. M. K.