Une partie de la corporation, qui a les yeux rivés sur la réunion de négociations entre son représentant et le ministère des Transports, a décidé de poursuivre la protestation jusqu'au règlement du désaccord. Après presque une semaine de refus de reprendre du service, les chauffeurs de taxi et de bus privés de transport de voyageurs ont amorcé hier une timide reprise de leur activité. Une partie de la corporation qui a les yeux rivés sur la réunion de négociations entre son représentant et le ministère des Transports a, en effet, décidé de poursuivre la protestation jusqu'au règlement du désaccord. "Ce sont 25% seulement des chauffeurs de taxi qui ont repris leur travail", indique Nasser Smida, secrétaire général de la Coordination nationale des chauffeurs de taxi, affiliée à l'UGTA. Il rappelle que d'autres membres de la corporation qui n'ont pas encore effectué leur reprise depuis qu'ils ont été autorisés à le faire le 15 juin dernier, sont en attente de ce qui débouchera de la réunion de négociations prévue mercredi prochain entre les représentants de la coordination des chauffeurs de taxi et le ministère des Transports, pour la satisfaction de leurs revendications, souligne notre source. Il s'agit notamment de la demande de réajustement de la tarification actuelle jugée en deçà de leurs attentes, eu égard surtout à l'augmentation des prix des carburants, à l'usure des pièces de rechange et aux dépenses inhérentes à la licence d'exploitation des anciens moudjahidine et de la sécurité sociale (Casnos). Face à ces difficultés, les chauffeurs de taxi qui ont été informés de la mesure d'allègement des conditions sanitaires imposées par le gouvernement, ont été invités hier à se rapprocher de leur structure syndicale pour retirer un mandat d'une somme de 20 000 DA (rappel de 2 mois) au titre de l'aide de l'Etat à cette corporation pour faire face aux retombées économiques de la décision de confinement prise par les pouvoirs publics dans le cadre des mesures préventives et de lutte contre la Covid-19. Le même constat de reprise timide dans toutes les wilayas est dressé par le secrétaire général de la Fédération des transporteurs affiliée à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Abdelkader Bouchrit, qui, contacté par nos soins, a indiqué que "la plupart des transporteurs privés n'ont toujours pas repris. Et d'expliquer : "Les transporteurs n'ont pas accepté toutes les conditions du Premier ministre, surtout le taux de remplissage de 50% qui a été contesté par tous les transporteurs. Donc, nous attendons du nouveau sur ce point précis, notamment une compensation de l'ordre de 30 à 40% puisque nous avons demandé un taux de remplissage de 80% des véhicules." Selon lui, les transporteurs négocient d'abord les conditions de reprise, car ils demandent aussi une révision à la hausse de la tarification par rapport à l'augmentation du gasoil, de l'assurance, de tous les accessoires, de la vidange et des pneumatiques. "La majorité des transporteurs reste figée sur l'idée de ne pas reprendre", selon le syndicaliste qui fait état de contacts permanents avec le ministère des Transports pour le règlement de la crise, mais "ce sont, dit-il, des décisions du Premier ministre, vu que le département des transports se contente de transmettre nos propositions." Dans ce cadre, notons que le Syndicat national des taxieurs et transporteurs (SNTT), affilié à l'UGTA, a notifié la décision de ses adhérents de ne pas reprendre l'activité des taxis collectifs interwilayas en raison des mesures draconiennes imposées par le Premier ministère.