Le Russe Umar Kremlev a été élu hier à la présidence de l'Association internationale de boxe amateur (Aiba), et devra redresser une instance criblée de dettes et privée de son propre tournoi olympique aux JO de Tokyo. Le secrétaire général de la Fédération russe de boxe, 38 ans, l'a emporté avec 57,3% des voix, au 4e tour de scrutin, face au Néerlandais Boris Van der Vorst, à l'Azerbaïdjanais Suleyman Mikayilov, au Marocain Mohamed Moustahsane et à l'Emirati Anas Al Otaiba. Deux autres candidats avaient jeté l'éponge en amont de ce congrès virtuel tenu hier et aujourd'hui, au cours duquel les délégués de 155 fédérations membres devaient choisir un nouveau chef et adopter de nouveaux statuts. Pendant la campagne, Umar Kremlev s'était montré le plus prodigue en promesses pour assainir les finances de l'Aiba, au bord du défaut de paiement et dont la dette dépasse les 20 millions de dollars. Cet entrepreneur, qui a notamment dirigé une société de sécurité privée, a promis d'apurer la dette en six mois, et de lever 50 millions de dollars en deux ans auprès de sponsors, qui permettront de créer des «académies» sur chaque continent. En mars 2019, déjà, il avait proposé au Comité international olympique de solder les dettes de l'Aiba sur ses deniers personnels, qualifiés par la suite de «fonds d'origine incertaine» par un rapport d'enquête du CIO. L'Aiba, outre sa situation financière catastrophique, a été suspendue par l'instance olympique en mai 2019 pour une série de défaillances portant sur sa gouvernance et sur l'arbitrage. L'instance a, donc, perdu l'organisation de son propre tournoi olympique pour les JO de Tokyo, confiée à une cellule indépendante, ainsi que la manne financière olympique qui l'accompagne, estimée à 17,5 millions de dollars (16,3 millions d'euros).