Cinq équipes se détachent pour contrarier la quête de 18e titre NBA des Lakers lors de la saison 2020-2021 qui débute mardi : Brooklyn du duo Kevin Durant/Kyrie Irving, les Clippers de Kawhi Leonard/Paul George, Milwaukee et son double MVP Giannis Antetokounmpo, Denver avec Nikola Jokic/Jamal Murray et Miami finaliste de la saison écoulée. Nets ambitieux Durant et Irving sont là depuis plus d'un an, mais le premier n'a pas joué en raison d'une rupture d'un tendon d'Achille, quand le second a longtemps été plombé par une blessure à une épaule. Leur entente et donc leur compétitivité se jugeront donc dès les prochaines semaines. Mais sur le papier, leur association — s'ils arrivent à trouver le bon équilibre — fait de Brooklyn l'un des favoris à l'Est, d'autant qu'ils sont entourés de bons joueurs (Spencer Dinwiddie, Caris LeVert, DeAndre Jordan, Timothé Luwawu-Cabbarot...) qui ont su mener l'équipe en play-offs en leur absence lors du dernier exercice. Reste à vite trouver la bonne alchimie au cours d'une saison qui laissera peu de temps pour cela. Une mission qui incombe à l'ancienne star Steve Nash (MVP en 2005 et 2006) dont ce seront les premiers pas d'entraîneur, assisté de Mike D'Antoni, son ancien mentor à Phoenix et en charge de Houston jusque la saison dernière. Clippers revanchards Avec les arrivées de Leonard et George, l'autre équipe de L.A. était la grosse cote de la saison précédente pour jouer le titre. Renversés (4-3) en demi-finale de conférence Ouest par Denver après avoir pourtant mené 3-1, l'échec n'en fut que plus grand, avec pour conséquence le limogeage du coach Doc Rivers et le départ de Montrezl Harrell chez leurs rivaux des Lakers. Cette saison doit donc être celle du rachat, pour enfin valider leurs ambitions suprêmes. Désormais entraînés par Tyronn Lue, qui fut l'adjoint de Rivers et le coach du titre de Cleveland en 2016 avec LeBron James, les Clippers se sont pour cela renforcés, avec le pivot espagnol Serge Ibaka et l'ailier français Nicolas Batum. De quoi apporter de l'expérience et durcir la défense, deux facteurs-clés sur la route d'un sacre, qui avaient manqué dans la bulle floridienne. Bucks déterminés Après s'être assuré de conserver Antetokounmpo pour cinq ans supplémentaires en lui offrant le contrat le plus juteux de l'histoire (228 millions de dollars), Milwaukee se doit d'enfin passer un cap en play-offs. La dernière campagne fut éprouvante : il y a d'abord eu la lutte contre l'injustice raciale qui a mobilisé les joueurs, à l'origine d'un boycott de match sans précédent dans le sport américain. Puis l'entorse à une cheville du «Greek Freak» qui a ruiné leurs espoirs face à Miami. Alors, pour enfin jouer le titre, ses dirigeants ont fait des efforts en recrutant l'arrière Jrue Holiday (ex-New Orleans), un des joueurs les plus convoités de l'intersaison, l'intérieur Bobby Portis (ex-New York) ou encore le meneur DJ Augustin (ex-Orlando). Les Bucks semblent avoir gagné au change malgré les départs de George Hill, Eric Bledsoe et Wes Matthews, mais la pression et les attentes seront d'autant plus fortes. Nuggets offensifs Eux aussi ont surpris leur monde lors des derniers play-offs, par leur capacité à renverser des situations très compromises, s'imposant 4-3 contre Utah puis les Clippers après avoir été menés 3-1, avant de céder, éreintés, face aux Lakers. L'heure de la confirmation sonne donc pour Denver, qui, privé de deux défenseurs intérieurs, Jerami Grant et Mason Plumlee partis à Detroit, devra néanmoins gagner en constance et consistance. Mais son potentiel offensif autour de l'intérieur serbe Nikola Jokic et l'arrière canadien Jamal Murray, renforcés par l'arrivée du meneur-passeur argentin Facundo Campazzo (ex-Real Madrid), a de quoi intimider n'importe quelle défense. Heat guerrier Finaliste surprise, Miami, pénalisé par les blessures de Goran Dragic et Bam Adebayo, a manqué de jus pour espérer s'imposer face aux Lakers (défaite 4-2). Mais aux vertus mentales — courage, abnégation défensive — de l'équipe, incarnées par Jimmy Butler qui a pris une dimension supérieure, s'est ajoutée l'éclosion d'une jeune garde prometteuse. Les arrières Tyler Herro, Kevin Nunn et Duncan Robinson en sont les symboles éclatants dans un effectif qui a peu bougé, Avery Bradley (ex-Lakers) et Mo Harkless (ex-New York) comblant le départ de Jae Crowder à Phoenix. Comme les Lakers, le Heat n'aura eu que deux mois et dix jours pour se reposer et se préparer. Pas simple pour les organismes et le mental, mais l'équipe devrait vite retrouver sa dynamique collective et la combativité qui fait son ADN, tout en puisant dans l'expérience de l'excellent parcours réalisé dans la bulle. Une nouvelle fois, à ne pas mésestimer.