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Quoi, Mohamed Salah n'est pas polygame ?
Publié dans Le Soir d'Algérie le 28 - 12 - 2020

Je suis sûr que Mouloud Achour aurait apprécié cette chronique que je lui dédie.
Le pauvre Mohamed Salah ! Il était si bien, et il le faisait si bien, il se prosternait à chaque but, et des prosternations en veux-tu en voilà, à l'adresse de ses «pieux» supporters. Ils étaient servis et ravis, puisque Salah était le meilleur buteur de son équipe, Liverpool, et donc le meilleur connaisseur des odeurs exquises qu'exhalent les gazons britanniques. Premier buteur et premier prix de piété sur les stades et en dehors, puisqu'il s'imposait le port d'une barbe, plutôt hirsute, et dont son épouse, vêtue comme il faut et voilée, devait s'accommoder. Un brave musulman, donc, «multazim» (engagé), comme les Karadhaoui et consorts les aiment et en fabriquent depuis des décennies dans le monde entier, et en Occident de préférence. Mais les musulmans, aux genoux les plus abîmés par les prières et au front portant l'hématome des frictions supposées avec les nattes rugueuses des mosquées de jadis sont aussi iconoclastes. En un soir, celui de Noël en l'occurrence, l'idole a dégringolé de son piédestal, avec un si grand fracas qu'elle en a ébranlé les certitudes de ses millions d'adorateurs déçus, voire trahis. Oui, Mohamed Salah a osé commettre l'irréparable aux yeux de ses supporters, croyants ou faisant fonction, et a confirmé la justesse de la mise en garde divine: n'imite pas les juifs et les chrétiens. Le joueur-vedette égyptien ne s'est pas contenté de faire des selfies devant le rayon jouets des grands magasins de Liverpool, comme le font les musulmans, assurés de leur foi inébranlable. Il a célébré Noël, alors que dans son pays, les Egyptiens se demandaient encore, comme chaque année, s'il était licite ou non de souhaiter un joyeux Noël à leurs concitoyens coptes. Comble de la provocation: Salah n'a pas seulement sacrifié au rituel, avec arbre illuminé et paquets de jouets, mais sa femme et lui, ainsi que leurs deux filles ont mis des tenues idoines. Enfer et damnation ! On était arrivé au moment fatidique où les mécréants d'Occident sont arrivés à leurs fins, après des efforts inouïs, et ont converti un musulman pur et dur à leur «religion». Les insultes et les malédictions ont alors fusé de toutes parts, et Mohamed Salah, qui se prosternait plus souvent avec Liverpool qu'avec l'équipe nationale d'Egypte, a fini en mouton noir. Quant à son épouse, c'est à peine si les imams improvisés des réseaux sociaux ne l'ont pas assimilée à la femme d'Abou Lahab qui jetait des brindilles enflammées sous les pas du Prophète. Songez qu'en plus de prendre une part active à la célébration de Noël, Mme Salah avait réduit son pauvre mari au statut de monogame, alors que toute l'Egypte mâle fête la polygamie.
Oui, mesdames, depuis des décennies, vos séries égyptiennes préférées vous susurrent les vertus de la polygamie, alors que vous ignorez si vous serez encore là au prochain Ramadhan. Souvenez-vous de la première, et insidieuse offensive des tenants de l'imitation du Prophète, en priorité dans son statut conjugal, le plus envié sans doute, avec «La famille Hadj Metwelli». Depuis, il n'y a pas une série de saison où le sujet n'est pas évoqué, soit sous ses aspects les plus heureux, soit comme une fatalité, à laquelle les femmes ne peuvent échapper, quoique. Au tout début, avec Hadj Metwelli, on contractait mariage après mariage, selon la tradition sunnite, et donc avec le consentement de la première épouse ou des concubines précédentes. La nouvelle et les anciennes vivaient ainsi en bonne entente, sous le regard attendri de leur mari, entretemps enrichi et qui peut même se montrer équitable, grâce à la pilule bleue. Dieu a dit ce qu'il pensait de l'équité, mais les bons musulmans ne vont pas jusqu'au bout du verset et préfèrent généralement s'arrêter au chiffre quatre et à ses futurs bienfaits. Puis, de feuilleton en feuilleton et d'oublis en soudaines richesses, les mariages sont devenus clandestins, contrairement à la règle et les héros se sont mis à se marier à l'insu de leurs femmes.
À quel point les séries égyptiennes et les prêches wahhabites ont influencé les esprits chez nous et encouragé la polygamie ? Faute de statistiques précises, il faut s'en tenir aux vécus. J'ai déjà évoqué ici l'hymne à la polygamie qui avait résonné sur le plateau d'une télévision privée, par la voix d'une artiste veuve et monogame. Auparavant, une députée islamiste avait justifié la polygamie en disant qu'elle préférait faire épouser à son mari sa secrétaire, plutôt que de le laisser batifoler avec elle au bureau. On ne sait toujours pas si elle a joint le geste à la parole, mais ce doux aveu d'une islamiste prouve bien que tout le travail reste à faire, pour convertir les Algériens à la polygamie. Elle a existé, par le passé, et elle existe encore dans certaines contrées, mais elle est dictée beaucoup plus par des contraintes sociales que par des considérations de piété religieuse. Dans mon village, par exemple, j'ai connu jadis des cas de polygamie, comme celui de ce cousin colérique qui avait pris ma tante paternelle comme seconde femme et l'avait répudiée. Mais comme il était impulsif et disait sans réfléchir la formule «vrighem» (je te répudie), il craignait de perdre aussi la première épouse qui lui restait. Il avait donc obtenu une fatwa, pour éviter la contrainte de la Charia, au cas où il changerait d'avis. Un cheikh du village lui avait prescrit d'égorger un bouc, lorsqu'il voulait renouer avec sa femme, trop vite répudiée.
Au final, il avait sauvé son mariage et permis à ses enfants de grandir avec leur maman, mais le cheptel caprin en avait payé lourdement le prix, même si personne n'a osé avancer un chiffre.
A. H.


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