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Les codées inférieures ou le dernier sexe
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 09 - 03 - 2015

Le Code: la Tunisie et le Maroc l'ont rédigé juste après leur indépendance, l'Algérie a attendu 20 ans sous la pression des religieux et 20 autres années pour les réformettes sous la pression internationale. 40 années pour épuiser toute contestation de la part de la fille, la mère et la grand-mère. 40 années pour oublier que ceux qui l'ont pensé et rédigé n'ont jamais été élus ni par le fils, ni par le père, ni le grand-père.
Bourguiba et le roi du Maroc n'avaient pas besoin de tirer leur légitimité des urnes, l'un l'avait grâce à la révolution, l'autre du trône. Par contre, quel aurait été le score d'un vote populaire pour un Ben Bella ou du parfait inconnu qu'était Boumediene. Il fallait attendre ruser patienter pour faire passer la pilule avec l'aide des compères wahhabistes forts dans l'unique domaine: l'asservissement des femmes. «…et l'Algérie est entrée dans le monde indifférent des Arabes…» (journal italien). Après avoir assassiné emprisonné exilé ses héro le pays des révolutionnaires, pris d'une crise de «jalousie» enterra vivantes ses héroïnes-moudjahidate. Codées inférieures par les «frères» qui fantasmaient déjà sur le harem rejetant la «monotonie» de l'épouse en solo et de ses enfants. Pour accoucher des deux codes, il faut reconnaitre le miracle quand il a lieu. Pour la première fois depuis l'Indépendance les Hommes du pouvoir ont sué sur la condition pas de l'homme, mais de la chose appelée : femme. Avec une certaine «démocratie locale» jusqu'à arracher les imams de leur prêchi-prêcha officiel. C'est-à-dire un débat, une opposition des avancées des reculs des hésitations des menaces des crises et des pleurs made in Algeria.
MARIAGE :
Grosso modo, le Code de 1984 est plus clair et moins hypocrite que celui de 2005 notamment en ce qui concerne le tuteur, le wali, toujours maintenu, mais pas spécialement le père. Il faut être complètement déconnecté de la réalité pour pondre une telle aberration. Il manquerait plus que la fille se brouille avec son meilleur soutien : le père. S'il fallait protéger quelqu'un du mariage forcé, c'est plutôt le fils qui rarement a le choix de sa dulcinée sans le feu vert de la mère. Même en Occident où la femme est libre de se marier sans tuteur, c'est le père qui rentre à l'église en prenant le bras de la mariée. Tout un symbole. Partout dans les sociétés humaines, le mariage a le tabou de l'inceste et se base sur l'échange des filles contre des belles-filles. Le législateur aurait été mieux inspiré d'effacer le géniteur-tuteur. Rares sont aujourd'hui les Algériens qui s'opposent au choix de leurs filles, à moins qu'ils soient riches et soupçonnent le prétendant de lorgner plus les biens de la demoiselle que son charme. Normalement qu'on soit à Alger à Paris ou aux 4 points cardinaux du globe, les riches s'isolent pour non seulement se protéger de la populace, mais pour mieux se marier entre eux. Où est ton flouss pour sécuriser mon flouss? Curieusement le mariage de raison revient en force, fini l'amour d'abord, fini seulement l'amour... De plus en plus même la dot est devenue symbolique surtout si la candidate est pauvre et moche. C'est traumatisant de prendre comme tuteur le parent voyou ou le juge misogyne pour une femme cadre et en sus dans le domaine de dame justice. Logique que l'exigence d'un tuteur matrimonial pour conclure un mariage interpelle les mouvements féministes qui sont composés essentiellement de femmes d'un certain niveau. On voit que le mariage est d'abord un acte politique avant d'être un acte privé. La femme est la fille de ou l'épouse de, dans les deux cas, c'est le père qui l'inscrit sur le registre des naissances ou des mariages. Si les intérêts de la femme ont besoin d'être protégée dans une société patriarcale soupçonnée d'apartheid sexuel grave, il vaut mieux un père ou s'en remettre de facto à Dieu le Père.
POLYGAME:
La polygamie symbolise à elle seule l'inégalité parfaite entre les hommes et les femmes. Les sociologues primates ethnologues…confirment que généralement depuis la nuit des temps, les sociétés sont monogames. La polygame quand elle existe ne concerne que les chefs. Vérité de La Palisse, le patron c'est le patron, ce n'est pas n'importe qui. Ils soulignent que cette pratique constitue un réel danger qu'instinctivement l'homme des cavernes comme celui des gratte-ciel n'a pas tardé à saisir : la pénurie de femmes. Mathématiquement il n'y a pas assez de femelles pour offrir à chaque mâle un harem. Forcement, l'espèce aurait disparu dans le sang dans la «chasse» des femelles. Alors, sagement, on a conclu au : tout seigneur tout honneur. Mais avec le temps, cette pratique a été jugée source d'instabilité même dans le palais et on a conclu mieux vaut une maitresse qu'une seconde épouse. Avant Mao, plus philosophes que religieux, les riches Chinois ne touchaient jamais aux privilèges de la première épouse et de ses enfants c'est-à-dire les autres épouses avaient le statut de concubines. Mais dans le monde arabo-musulman c'est l'égalité des épouses qui prime et il vaut mieux venir la dernière que la première. À la seconde épouse, la part de la première dans l'héritage chute du 1/8 à 1/16 tandis que celle de son fils passe du 1 à 1⁄2 et de sa sœur du 1⁄2 à 1⁄4 et en cas de veuvage, même la pension étatique s'aligne, elle ne double pas, elle se divise par deux et par 4 si le polygame laisse 4 veuves... Double sanction pour celle qui a la malchance d'avoir une «doura» celle qui fait mal, dit la sagesse populaire. Après tout c'est ça l'égalité des femmes, affirment fièrement nos prédicateurs. Malchance pour cet homme, exaspéré de voir son vieux père lui donner des demi-frères en l'appauvrissant de plus en plus, n'a trouvé de solution qu'en tuant le dernier-né. Sans parler de ces femmes que la polygamie de l'époux a poussées au meurtre. On estime à 50% le nombre de criminelles dont la victime n'est autre que l'époux. L'Andalousie était bien fragilisée par l'atmosphère venimeuse au harem du sultan Abou al Hassan Ali qui voulut imposer comme héritier le fils de sa jeune esclave espagnole à la place de son ainé, le fils de la reine Aïcha. Elisabeth la Catholique, épouse du roi monogame Ferdinand, prit la tête de l'armée ennemie n'hésitant pas à la ravitailler en vendant ses bijoux, la vaisselle d'or et d'argent de ses ancêtres et jusqu'à sa couronne pour vaincre les Arabes. La polygamie, d'après les psychologues, a plus d'impact sur les enfants que sur leur mère. Dans les familles polygames, les femmes sont plus occupées à se surveiller se chamailler comploter qu'à éduquer, surveiller leurs gosses. Dieu a donné à Adam une seule Ève. Pour accepter l'Utah dans la fédération, l'Amérique n'a exigé qu'une seule chose : l'abandon de la polygamie. Hitler, en pénurie de soldats, a tout osé pour contraindre la femme allemande à multiplier ses grossesses sauf instituer la polygamie idem pour le Japon. Une décennie après la Seconde guerre mondiale et avec une grave pénurie d'hommes, les deux pays se sont relevés en géants. Une enquête faite dans les années 70 a conclu que partout les femmes étaient contre la polygamie sauf en Afrique, ce continent pas comme les autres où la femme voyait en la nouvelle épouse une aide pour les travaux des champs. Les Africains ont inventé la polygamie «utile», plus il y a d'épouses plus l'époux pauvre s'enrichit. Ce qui explique sans doute les génocides à répétition où les viols les mutilations semblent le seul moyen pour un jeune mâle de «connaitre» une femelle. Des ethnologues ont démontré que Darwin s'est trompé : les femelles ne sont ni passives ni monogames. Si elles sont moins infidèles c'est par peur, dès que le mâle a le dos tourné, les souris peuvent danser si elles le désirent. Il n'y a pas de société meilleure qu'une autre, disent les sociologues. La polygamie pour combattre le célibat des femmes musulmanes ? Le célibat des femmes et même des hommes est un phénomène planétaire. En Algérie, on dit 50 % de femmes n'ont pas trouvé de mari, alors que pour le Japon on dit : 50% de femmes ne veulent pas se marier. La polygamie a de beaux jours devant elle quoi qu'on dise, avec l'argent du pétrole qui enrichit les uns et appauvrit les autres. Aujourd'hui on trouve même des étudiantes en Arabie Saoudite qui font la pub fièrement pour la polygamie : le droit pour 4 copines de se partager un époux. Ces féministes de la polygamie jackpot existent aussi en Egypte et même en Algérie. La dynastie saoudienne, polygame à souhait, a ouvert des universités pour les filles en prenant le risque d'une pub inverse. Souvent jeunes belles brillantes, elles donnent des raisons défendables: pour être plus libres de travailler à l'extérieur, de faire de la politique pourquoi pas. En un mot, elles veulent une bonne à tout faire qui les soulagerait y compris de la corvée maritale. Raison plus douteuse «préserver l'homme de l'adultère».
Quand rien n'indique que le polygame veut être préservé ; bien heureux de l'être à part celui qui a pris la précaution de «suspendre» les trois vieilles avec leurs rejetons pour baigner dans la lune de miel avec la dernière. À ce stade-là, on ne sait pas si on doit plaindre la femme ou l'homme. Aujourd'hui la polygamie pose plus de problèmes à l'Occident qui l'a interdite depuis plusieurs siècles que pour les musulmans qui ne veulent en aucun cas s'en séparer. «De nombreux riches Saoudiens polygames cherchent à s'établir au Canada.» Par la fraude (LeMonde.fr). Ils contournent le système donnent de faux renseignements pour réussir à s'implanter avec toute leur smala. Par la fraude… Parlant de la polygamie, madame Mitterrand a dit: «C'est leur culture…»
DIVORCE ET REPUDIATION:
Une année seulement après l'application en 1984 du code de la famille, le nombre de divorces avait rivalisé avec celui des répudiations. Répudier «par la seule volonté de l'époux» traduction quand l'épouse cesse de plaire.
Or nécessairement elle doit cesser de plaire, la lune de miel dure 30 jours et la passion 2 ans selon les experts des mystères de l'amour. Le temps que l'enfant s'arrache au sein ou au biberon. On demande l'avis de la femme avant la « consommation» jamais après «consommation». Mais la répudiation est un mot traumatisant qui fait de la femme un déchet, une condamnée à perpétuité à mort sans aucun procès. Revenir vers sa tribu ou se retrouver dans la rue. Si le père a la mauvaise idée de mourir avant ou si le frère est incapable d'assumer sa propre famille alors celle d'une sœur assez idiote pour n'avoir pas su garder un mari. La honte ; la peur : ne pas savoir où mettre l'engeance du maudit père. On a demandé à une vieille femme sans enfant pourquoi elle a tué son mari, elle répliqua sereine, sans remords: «Répudiée à mon âge, j'avais le choix entre la rue et la prison, j'ai opté pour cette dernière.» Quant au divorce qui n'est en général qu'une répudiation déguisée tellement l'épouse ne pèse pas sur l'échiquier social. Rares sont celles qui demandent le divorce et sont en mesure d'acheter leur liberté au moyen du khôl. Il ne suffit pas pour une femme d'être diplômée d'avoir un bon salaire, une voiture, il faut aussi des parents fiables pour vous soutenir dans un monde où vous êtes perçue comme une menace, un désordre, un chaos. Aujourd'hui des cadres acceptent de partager un mari parce qu'elles n'ont pas de logement pas de soutien mâle parce qu'il est plus sécurisant d'avoir un demi-mari un quart de mari que zéro mari.
Un homme qui veut se marier se remarier n'épouse ni une divorcée, ni une veuve, ni une édentée même homo, il doit puiser dans le cheptel frais des «mariables» que la société lui impose. Il suffit qu'un époux fort de son droit menace: «si tu n'acceptes pas le partage, je divorce (répudie)» Et la femme s'incline généralement, le législateur l'a bien compris d'où l'arnaque réussie du «consentement de la première épouse». Elles sont combien à échapper d'une union malheureuse avec la certitude d'un avenir meilleur ? Une infime minorité moins de 0, 01 % avec 100 % d'optimisme.
HERITAGE:
Même Bourguiba n'a pas réussi à toucher à l'héritage c'est-à-dire à l'argent. On pourra dire à en crever qu'avant, sous la tente. Avant, quand seul l'homme rapportait le pain, la demi-part s'expliquait. Plus maintenant quand on voit que de plus en plus de femmes contribuent financièrement dans leur foyer, aident leurs vieux parents et toute la fratrie. La sagesse populaire, celle qui se transmet du bout des lèvres, est convaincue qu'on peut compter sur une fille jusqu'à sa mort, sur un garçon jusqu'à son mariage. La question n'est pas: pourquoi une demi-part, mais comment obtenir ? Obtenir la part qu'Allah m'a réservée ? Quand cette dernière se prend pour un mythe qu'une mamie malade de l'Alzheimer radote. À 99,99 % l'héritage se résume à un seul logement, une modeste pension ou au mieux un seul commerce généralement de proximité, une épicerie une gargote, un café…. On voit mal une sœur même dans le besoin contraindre mère et frères de lui donner sa part quitte à vendre et généraliser pour toute la famille le cas social. Combien sont-elles celles qui vont jusqu'au tribunal quitte à être rejetées par les siens et compter exclusivement sur le mari qui a tous les droits. Cette damnation féminine fait que certaines acceptent n'importe quelle union pour assurer leur avenir quitte à sacrifier tous leurs rêves. Cette paupérisation automatique des femmes fait que dans les familles aisées c'est la bru qui profite de la fortune du beau-père tandis que la fille, humblement, jouera à la perfection la garde-malade au chevet de ses vieux parents se contentant des miettes tombées de la table. Malgré la demi-part sacrifiée, envolée, volée, l'héritage codé restera toujours un bouillon de sorcières tellement il faut compter aussi sur les nombreux autres ayant-droits de la famille élargie. Héritage codé qui fait que rien n'est assuré si la mère est incapable d'enfanter le mâle après une douzaine de femelles...
CONCLUSION :
Simone de Beauvoir parlait de Deuxième sexe concernant la femme occidentale qui n'a jamais été privée de l'espace publique. Débarrassée de l'épée de Damoclès de la répudiation de la polygamie de la lapidation depuis des milliers d'années. Forcément en comparaison on parlera du dernier sexe pour la femme arabe. Entre deux, on mettra toutes les autres y compris celles du Tibet où persistent toujours les femmes qui sont censées nous faire fantasmer : celles qui ont 4 maris. Etonnant de voir tous ces dictateurs arabes, incapables d'allumer une cigarette sans importer le tabac le papier les allumettes la notice et le traducteur, passer maîtres dans l'application de la charia exclusivement réservée aux femmes. En donnant à l'homme la suprématie totale sur la femme, ils lui donnent cette illusion de virilité, de force qui a montré ses limites face à leur police et à leur armée. En infériorisât la femme, ils lui brisent la révolte dans le ventre. Ils essayent. Lavoisier disait : « nul ne commande la nature s'il n'obéit pas à ses lois.» Une femme obéissante n'existe pas, pas plus qu'un homme obéissant. On en ferait des malades mentaux, au mieux des déracinés ou les deux : de la racaille. Que faire du génie féminin qui naît au 50e accouchement soumis automatiquement à l'attardé masculin déjà né. Que faire de cette gamine de 10 ans, Esther Okade, de surcroit Noire si elle est née en Algérie ou en Arabie saoudite, qui vient de réussir un test à 100 % pour rentrer à l'université d'Open en Angleterre afin de décrocher une licence en maths ? On a assassiné combien de gamines dans l'œuf ? Combien de gamins traumatisés par le martyr subi par leur maman ? Aucune étude n'a été faite sur les méfaits, les bienfaits du Code de la Famille sur plus de deux générations dans une population algérienne promise pourtant à l'égalité dans sa Constitution. Il suffit de constater in live le résultat. La Régence d'Alger a réussi une seule chose l'apartheid sexuel, jamais les Algériens et les Algériennes n'ont été si séparés surtout en ce qui concerne la jeunesse si apte au formatage de A à Z. La stabilité du système semble bien s'accommoder de cette «hyper sexualisation» de la femme, principale cause de la violence envers elle. Sauf le 0,01 % des bienheureuses du sérail, les femmes des législateurs attirés des commandeurs qui curieusement sont «programmées» pour «subir» que les codes non coraniques du pays de Simone de Beauvoir. Ce Code de la famille est laid parce qu'il lui manque l'essentiel. La tendresse qui seule peut réussir le lien familial et sociétal chez les humains. La sociologue Fatima Mernissi dans Islam et Démocratie : «Si les médias occidentaux sont obsédés par les terroristes arabes, ce sont les humanistes occidentaux qui se révèlent être les stars des télévisions arabes et de la presse écrite.»


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