Le parti des Verts en Suède a appelé, dimanche, le gouvernement suédois à reconnaître la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et critiqué la «position faible» de l'Union européenne à l'égard du conflit au Sahara Occidental, ont rapporté des médias. «Le Parti Vert veut que la Suède reconnaisse le Sahara Occidental en tant qu'Etat. La reconnaissance suédoise adressera un signal important et clair à la communauté internationale et aux mouvements de libération qui croient en la paix et le développement démocratique dans la région», souligne la porte-parole officielle du parti des Verts suédois pour les affaires de politique étrangère, Mme Janine Alm Eriksson, dans un article conjoint avec la porte-parole officielle de la jeunesse du parti Vert Aida Badili, publié le 29 décembre dernier dans le journal Göteborg-Posten. Les deux responsables ont vivement critiqué les obstacles dressés par le Président américain sortant, Donald Trump, aux efforts de paix au Sahara Occidental, à travers sa reconnaissance «irresponsable et illégitime» de la prétendue souveraineté du Maroc sur le territoire occupé, dans cet article relayé dimanche par l'agence de presse sahraouie (SPS). «Le fait que le Président américain sortant utilise maintenant ses derniers jours au pouvoir pour mettre fin à un processus de paix qui est déjà dans l'impasse est extrêmement inacceptable et irresponsable, mais c'est aussi une position qui montre qu'il est du devoir de la communauté internationale d'agir pour résoudre le conflit», écrivent les deux responsables du parti écologiste dans leur article. Pour ces deux porte-parole, l'annonce de Trump faite le 10 décembre relative à la question sahraouie «menace des vies humaines et constitue une position irresponsable du Président américain, car elle peut causer de graves dommages et prolonger des décennies de conflit et d'occupation...». Les deux responsables estiment, dans le même contexte, que la solution logique au conflit est «le retrait du Maroc du Sahara Occidental et la fin du conflit par la reconnaissance internationale de la RASD». S'agissant des récents événements survenus dans la zone-tampon à El Guerguerat, dans le sud-ouest du Sahara Occidental, après l'agression marocaine le 13 novembre dernier contre des civils sahraouis, Mme Badili et Eriksson ont déploré le fait que le cessez-le-feu de 30 ans entre le Maroc et le Front Polisario qui devait aboutir à l'indépendance du Sahara Occidental «a été violé lorsque l'occupant a attaqué des manifestants (pacifiques)» dans la région. Elles enchaînent : «Les actions du Maroc constituent une violation grave de l'accord de cessez-le-feu.» Avant d'ajouter : «Par ce comportement, la sécurité et la stabilité de la région sont en danger et il devient nécessaire de faire la lumière sur une solution à long terme qui rétablirait le droit des Sahraouis à leur patrie.» Les deux responsables du parti Vert suédois ont critiqué la «position faible» de l'Union européenne à l'égard du conflit au Sahara Occidental, occupé depuis 1975, soulignant qu'«il est temps que la communauté internationale et les Nations-Unies interviennent pour permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination et à l'indépendance dans un référendum». «Il faut mettre fin à l'occupation, le peuple du Sahara Occidental a le droit de jouir de la liberté et de l'autodétermination, et la communauté internationale a le devoir d'intervenir et non d'entraver le processus», concluent-elles.