Durant son époque, les beyliks de l'Ouest et de l'Est furent dirigés, respectivement, par Mohamed el-Kebir et le célèbre Salah bey, dont une chanson malouf lui rendant hommage est chantée jusqu'à nos jours et dont les paroles disent : «les Arabes ont dit, nous n'oublierons pas Salah...» Le long règne du dey Mohamed Ben Othmane fut caractérisé par la stabilité et la prospérité. Le long règne du dey Mohamed ben Othmane (1766-1791) est le titre du nouvel ouvrage de Mohamed Balhi, paru dernièrement aux éditions Anep. Le règne du dey Mohamed ben Othmane a duré vingt-cinq ans ! Il est le plus long des deys d'Alger. Ce long règne, à partir de 1766, fut caractérisé par une stabilité et une prospérité, en dépit des épidémies, des séismes, des révoltes intérieures, des complots et des guerres contre des puissances européennes comme l'Espagne et le Danemark-Norvège en 1770. Durant son époque, les beyliks de l'Ouest et de l'Est furent dirigés, respectivement, par Mohamed el-Kebir et le célèbre Salah bey, dont une chanson malouf lui rendant hommage est chantée jusqu'à nos jours et dont les paroles disent : «les Arabes ont dit, nous n'oublierons pas Salah...» On dit, d'ailleurs, que la mlaya noire portée par les femmes constantinoises est un signe de deuil après la mort de Salah bey. Les beys Mohamed el-Kebir et Salah furent tous les deux des bâtisseurs. Mohamed Ben Othmane est né vers 1710 à Alger et mort le 12 juillet 1791. Ce dey d'Alger fut, en même temps, l'homme de la paix et de la guerre ; celui qui relança la course et signa des traités de commerce. Son administration a été marquée par la stabilité, un grand sens de l'Etat et une intense activité militaire et diplomatique qui rehaussa la puissance et le prestige de la Régence d'Alger. Il fait notamment respecter à des pays européens le paiement du tribut nécessaire à leur sécurité pour la navigation en Méditerranée occidentale. Mais affecté par la maladie, les décisions seront de plus en plus prises à sa place par son neveu Sidi Hassan, qui lui succédera en 1791. Mohamed ben Othmane marqua de son empreinte les trois siècles de présence ottomane en Algérie, mais, paradoxalement, demeure inconnu. L'essai du journaliste et écrivain Mohamed Balhi vient à point pour réhabiliter cet homme et ce dey méconnu. Natif de Biskra, Mohamed Balhi a commencé sa carrière dans l'écriture comme journaliste à l'hebdomadaire Algérie Actualité. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages dont un roman noir. Il s'intéresse aujourd'hui au patrimoine et aux personnages inconnus (ou méconnus) du grand public comme le dey Hussein, dernier dey de l'Algérie. Parmi ses ouvrages figurent les essais Chroniques infernales, Algérie 1990-1995, paru aux Editions Marinoor, en 1997, Les moines de Tibhirine (Editions El Farabi, Liban, 2002), le roman noir La Mort de l'entomologiste (Editions Barzakh, 2007), ainsi que les beaux livres Biskra, miroir du désert (Editions Anep, 2011), Zaâtcha 1849 : l'insurrection des Ziban (Editions Anep, 2015), Dey Hussein, dernier souverain d'El Djazaier, 1818-1830 (éditions Anep, 2018) et Au pays de Syphax, roi numide 2019 (éditions Anep, 2019). Kader B.